vendredi 27 décembre 2013

Crépuscule

Présenter des voeux serait prématuré, écrire quoi que ce soit s'intéressant sur les fins d'année apparaitrait tardif ; je me contenterai donc de vous donner rendez-vous dans quelques jours pour vous entretenir de mes projets.
2013, même si elle aura vu la pérennité de l'intérêt porté à Aveyron Croatie, la nuit ou à Passeport pour le Pays de Cocagne, notamment, n'aura forgé aucune oeuvre dans ma carrière littéraire, malgré un sursaut en fin d'année... Mon bras droit n'aura été que peu productif, mais il se sera nanti durant la période d'une belle prothèse au niveau du coude ; s'il advenait un jour que ma plume vienne à s'oxyder vous en saurez la cause.
En attendant, je tournerai sans regret la dernière page de mon calendrier...
Bonne fin d'année, et à bientôt.

mercredi 11 décembre 2013

La première pierre (2)

Novembre m'importe peu, je préfère faire confiance aux livres et à leur lecture plutôt qu'à l'actualité des prix littéraires. Fort heureusement pour le commerce, la majorité de mes contemporains procède à l'inverse.
Il y a peu, je vous entretenais ci-dessous du récent ouvrage de Pierre Jourde, La première pierre (Gallimard). Ce n'est que ces jours-ci qu'il m'est venu aux oreilles que ce titre avait déjà obtenu le Prix Jean-Giono. Ce n'est pas un prix majeur, mais c'est prix intéressant d'un point de vue littéraire. Est-il besoin de dire que ce prix est bien mérité et qu'il récompense un ouvrage de grande qualité. De mon point de vue il méritait même mieux, mais sans doute l'exigence de Jourde ne le prédispose pas t-elle pas aux enjeux trop commerciaux.
Mais bon, le Prix Jean-Giono ce n'est pas rien...

samedi 23 novembre 2013

Pierre (Jourde) qui roule...

C'est l'histoire d'un malentendu, dit-on. On, c'est-à-dire l'auteur lui-même, et un monde de l'écriture (écrivains, critiques, journalistes) largement citadin. Rappelons les faits (cf sur ce blog mon billet de décembre 2012) : Pierre Jourde publie en 2003 un très beau "Pays perdu" (L'esprit des péninsules), sur un retour dans le berceau familial de Lussaud (Cantal) et son univers de rudesse ("Alcool, Hiver, Merde, Solitude"), de refoulement, de non-dit et d'avenir compromis. Le récit tenait à la fois de l'ethnologie et de la déclaration d'amour à ce monde. Las, certaines familles n'apprécièrent guère, et on sait que l'auteur, mal prénommé, et sa famille échappèrent de peu à la lapidation lorsqu'il revinrent à Lussaud, où la famille est présente depuis plusieurs siècles.
Malentendu donc, sur lequel il revient aujourd'hui avec "La première pierre" (Gallimard), dans un exercice brillant et touchant. Rude aussi, et amer. Le récit d'une catharsis, une histoire d'amour rattrapée par le réel ou par l'Autre (les autres), différent de ce que l'on croyait. Sans doute Jourde est-il sincèrement attaché à ces gens, mais il l'est comme un citadin ou un néo-rural qui court après la reconnaissance de ceux dont il n'est pas, ou plus. Son style, complexe et exigeant, n'a pas été compris par les paysans, ni ses sentiments compliqués. Un roman "régionaliste", comme il s'en commet tant, aurait fait sans doute moins de dégâts, faute d'intérêt. Mais je pense que Jourde sous-estime ce fait rural, essentiel, que ceux qui ont un jour quitté la terre ne peuvent revenir que modestes ou soumis, toute honte bue en quelque sorte, pour y retrouver une place satellite.
Peut-être n'échappe t-il pas à une problématique de fascination/répulsion, pris dans l'urgence des décès (Pays perdu) ou dans la quête d'une filiation éperdue ; sa plume a appuyé là où se nichait une douleur, sur des refoulés (celui de sa famille, celui des voisins) qui ne demandaient qu'à revenir... Le quasi-isolement dans lequel se retrouve aujourd'hui Pierre Jourde à Lussaud n'était-il pas écrit dans le destin depuis bien longtemps ?
Quoi qu'il en soit, les deux ouvrages sont à ranger parmi les monuments de la littérature de ces dix dernières années. La preuve que racines, terroirs et exigence peuvent faire de la grande littérature contemporaine. J'ai déjà eu l'occasion d'écrire en quoi ce Cantal hors d'âge me paraissait cousin avec mon Rouergue natal, paysan et ombrageux. Le mot attachement peut se lire sous différentes acceptions...

samedi 16 novembre 2013

Depardon, de la terre sur l'objectif

Je ne surprendrai personne en confiant l'estime que je porte à Raymond Depardon, alors que celui-ci expose ces jours-ci à Paris. D'abord il y a l'admiration pour le photographe, ses photos et ses documentaires. Ensuite il y a, bien sûr, ses racines paysannes, qu'il revendique et porte en lui des quatre coins du monde jusqu'aux reconnaissances officielles.
Ses souvenirs d'un tablier bleu, d'un tracteur rouge, d'un chien berger ou d'une toile cirée n'ont rien d'unique mais ils sont les émotions communes à tous ceux qui ont connu le monde paysan, même après qu'il eût commencé à devenir agricole. Ce sont, on le sait, aussi les miens. Depardon a su capter une quintessence du quotidien de cette culture, et l'a magnifié dans la sobriété, de l'image comme du sentiment. A propos de son père, il évoque "l'élégance de l'éleveur qui m'intimidait"...
La création de Depardon repose sur une ambivalence, celle liée à la fêlure entre amour des origines et envie de les quitter. Certes il n'est pas le seul, mais je crois qu'il faut une similitude de parcours pour saisir cela pleinement, dans le cas présent, pour entendre le gargouillement d'une prise d'air qui viendrait perturber le fluide vital mais qui apporterait l'oxygène qui fait inventer.
Le récit sur cette fracture schizophrène propre au paysan-intellectuel, ou l'inverse, est au coeur d'un ouvrage, le dernier livre de Pierre Jourde. Nous en reparlerons.

mardi 29 octobre 2013

Brasillach, et pourtant...

On sait depuis longtemps que les intellectuels ou artistes, et les auteurs singulièrement, ont l'art de se fourvoyer en politique. On le pardonna à certains, pas à d'autres. Pas à Robert Brasillach, par exemple, qui mourut de son talent, puisque de Gaulle aurait invoqué celui-ci comme responsabilité supplémentaire pour refuser la grâce que sollicitaient Camus, Mauriac ou Dorgelès. D'autres prétendent que le général céda aux communistes qui voulait la tête de celui qui gaspilla sa vie et son talent à vomir dans Je suis partout. Quoi qu'il en soit, le talent ne justifie pas non plus automatiquement une réhabilitation.
J'ai lu récemment Les 7 couleurs, une de ses œuvres majeures parue en 1939. Derrière le talent littéraire (voir aussi dans un autre genre les poèmes de Fresnes) on comprend mieux , au travers des personnages, comment un romantisme fasciste pouvait séduire un jeune intellectuel français, brillant, homosexuel et immature. Les engagements pro-chinois ou guévaristes des années 60 ne furent pas toujours plus crédibles ni recommandables.
Mais surtout ce qui frappe, c'est la perplexité vis-à-vis de la cause ; cynique, désabusé ou lucide, Brasillach sait que cela tournera mal et n'ira nulle part. Il ne croit pas à la réussite du fascisme ni du nazisme (Mein Kampf est "le chef d'oeuvre du crétinisme excité"), peut-être même ne la souhaite-t-il pas vraiment. Et, si ses écrits collaborationnistes étaient indéfendables, on ne trouva guère d'actes concrets à lui reprocher.
Le romantisme adolescent a souvent conduit à la potence, quand nombre de procureurs cachaient leurs mains sales. On nous commande aujourd'hui de nous indigner et de nous engager. Certes. Encore faudrait-il s'assurer de posséder une part de maturité ou de lucidité, sous peine de gaspiller le meilleur de soi dans des causes aujourd'hui sympathiques, demain mortelles.

jeudi 26 septembre 2013

Déjà parus...

Avant d'aller plus loin sur mes parutions à venir, un rappel des ouvrages déjà parus :

. Chez l'Harmattan en 2011 :
                              Aveyron Croatie, la nuit, 192 p. 18 euros

. Chez Elytis de 2002 à 2012 :
                             2012 : Passeport pour le Pays de Cocagne (photos de AM Rantet-Poux), 96 p. 9 euros
                             2007 : Histoires peu ordinaires à Toulouse, 124 p. 13.50 euros
                             2006 : Histoires peu ordinaires au Cap-Ferret, 124 p. 13.50 euros
                             2005 : Week-end à Schizoland, 156 p. 16 euros
                             2002 : La branloire pérenne, 224 p. 16.80 euros.

Disponible dans toutes les librairies, chez les éditeurs (elytis-edition.com et editions-harmattan.fr) ou chez l'auteur (pouxmichel@neuf.fr).

mardi 24 septembre 2013

Iain Pears, un cran au-dessus

C'est ainsi, mes lectures d'été se sont faites en septembre... Dont notamment le dernier des romans "historiques" de Iain Pears, "La chute de John Stone" (Belfond 2009). J'avais découvert cet auteur en 1997 lors de la parution du Cercle de la croix, prouesse de culture et de virtuosité littéraire. Trois ans plus tard, Le songe de Scipion, quoique moins brillant, confirmait le talent et la hauteur de vue de Pears.
Je fus un peu déçu par la suite quand je découvris les romans "policiers", parus antérieurement, originaux et agréables mais plus classiques sur le plan littéraire et au souffle plus court.
Et j'ai donc retrouvé avec La chute de John Stone le Pears virevoltant, capable, comme dans Le cercle de la croix, de faire raconter trois ou quatre fois la même histoire par des personnages différents, autour d'une solide érudition philosophique et historique.
Bref un livre de loisir, mais d'une solide performance et de bonne tenue en dépit d'un final un peu capillotracté, et un bon moment de plaisir loin de toute vulgarité.

mardi 10 septembre 2013

Aveyron Croatie, la nuit... et 70 ans

Dans quelques jours, on commémorera à Villefranche de Rouergue le 70ème anniversaire de la rebellion croate, quand la nuit de la révolte tomba sur la ville, et que le manteau de l'Histoire enveloppa d'un voile opaque les histoires, avec un petit h, de ces hommes pris dans une tourmente qui les dépassait, et dont certains essayèrent de sortir pendant cette nuit du 17 septembre 1943.
J'ai eu l'occasion, dans mon ouvrage "Aveyron Croatie, la nuit" (L'Harmattan 2011) de relater ce que fut cette nuit ; au delà du fait historique (mon roman n'est pas un roman historique), j'ai essayer de montrer l'instrumentalisation des petits, capables de grandes choses, par les grands, susceptibles de faire des choses petites, en attendant que l'Histoire ne décerne les médailles du Bien et du Mal, selon les critères du vainqueur.
Les bruits de bottes que j'entends résonner ces jours-ci me font craindre de ne pas m'être trompé...

lundi 2 septembre 2013

Rentrée sur la cour

Et vint la rentrée, selon l'imparable logique et l'immuable rituel. Et donc la rentrée dite littéraire.
Mais rentrée devrait signifier que l'on rentre dans quelque chose : c'est vrai si l'on se réfère au calendrier ou à l'année, beaucoup moins si l'on espère que ladite rentrée conduit vers du sens ou de la matière.
L'ambiance éditoriale elle-même est morose ; quelques têtes reviennent ça et là dans les pages culturelles, au gré de la notoriété déjà acquise des auteurs, ou au gré de leur pouvoir socio-professionnel. On renvoie des ascenseurs, on parie sur des fonctions en ville.
Mais rien qui se dessine avec consistance. Et les contenus sont de plus en plus fugaces, branchés sur l'air du moment, sur l'émotion à la mode ou le narcissisme dévorant.
Que l'on se rassure face à mes aigreurs : mes informations ne sont pas exhaustives, et je sais bien qu'il y a des talents à découvrir ici ou là. Reste à les trouver, et reste surtout à comprendre pourquoi le monde présent se prête si peu à la Littérature. Comme s'il n'appartenait plus à la marche des hommes, ou comme si ceux-ci ne savaient où aller.

lundi 29 juillet 2013

Après La Fouillade

L'hostilité des éléments n'a pas nuit au Festival ; malgré la canicule puis la méchante tornade, le cru 2013 a été fidèle à la tradition de l'évènement et l'affluence a été correcte.
Et l'occasion de retrouver les plumes amicales : Daniel Crozes, Roger Lajoie-Mazenc, Yves Garric, Michel Lombard, Hugues Robert...
Quelques présences évitables, mais très bonne organisation, accueil sympathique, rencontres cordiales... On aimerait que tous les Salons du Livre soient du même tonneau !

jeudi 25 juillet 2013

Festival de La Fouillade

Se tiendra le week-end prochain (27 et 28 Juillet 2013) le traditionnel

Festival du Livre, BD et Jeunesse de La Fouillade 

Ce salon est sympathique et de très bonne tenue, au coeur du Ségala aveyronnais...
L'occasion de nous y rencontrer ?

mardi 2 juillet 2013

Littérature ou justice...

J'ai souvent eu l'occasion d'écrire ici les craintes que m'inspiraient certaines utilisations du droit, souvent d'essence américaine, vis-à-vis des différentes formes de la liberté d'expression. Et la littérature (ou disons les livres, ce qui n'est plus la même chose), prompte à saisir l'air du temps s'y télescope souvent.
C'est ainsi que nombre d'auteurs se retrouvent devant les tribunaux, poursuivis qui par un(e) ex, qui par un fils, qui par un(e) rival(e), qui par un quidam,... qui s'est reconnu dans un personnage.
Laissons de côté l'hystérique anonyme qui se vit dans la peau d'un tel ou d'une telle ; par contre ceux qui ont peu ou prou partagé la vie de l'auteur sont davantage concernés, et parfois en droit de se plaindre, avec plus ou moins de bonne foi et d'intérêt en jeu.
L'ennui, c'est parfois le cynisme de l'auteur ; sans parler de l'étalage croustillant de la vie privée, où l'imagination dudit auteur en rajoute volontiers pour charger son modèle, ce qui lui permettra de contester l'accusation tout en répondant aux fantasmes du lecteur avide : Marcela Iacub a récemment excellé dans le genre.
Ce racolage au bénéfice d'écrivains en quête d'outils de promotion et cherchant à masquer la vacuité de leur livre se répand beaucoup ; cela étant, les motivations vénales ou narcissiques ne sont pas bien originales en notre temps, et ne seraient pas bien graves si elles ne contribuaient à nourrir une police ou une justice qui n'en demande pas plus... Or si un auteur ne peut plus s'appuyer sur le réel et sur sa vie personnelle pour écrire, ou s'il devient par le fait même condamnable, que restera-t-il comme source ?
Le droit contemporain, ou son instrumentalisation, s'associe souvent avec le puritanisme, le droit à l'image, le respect de la vie privé... pour verrouiller l'expression ; qu'il serve des objectifs lucratifs ou moralistes importe peu : le bâillon est le même. Il serait peut-être opportun que la littérature se pose la question de sa responsabilité face à cet état, plutôt que d'espérer s'en servir...
Et je dirai une fois de plus que le totalitarisme pourrait venir d'une manière bien plus insidieuse que les traditionnelles formes politiques qu'on a connu...

mardi 4 juin 2013

Devenir écrivain ?

Peut-être rêvez-vous de devenir, ou du moins d'être pris pour un écrivain : vous n'êtes pas le seul. Vous n'avez aucun talent d'écriture ? point de honte, vous n'êtes pas le seul non plus. Ne désespérez pas. Dans un récent Nouvel Obs, la critique Sophie Delassein, inénarrable comme à son habitude, vous offre un bon tuyau.
Connaissez-vous Thierry Séchan ? Encore une fois vous n'êtes pas le seul, le susnommé n'ayant jamais fait quoi que ce soit qui justifierez une célébrité. Seulement, comme la nature n'est pas mauvaise fille, il a eu un petit frère : Renaud Séchan, alias Renaud, chanteur de son état et à ce titre plus connu que son aîné.
Voici donc que Thierry vient de pondre un énième bouquin sur son frère, son frère et lui, lui et son frère. Rien que de banal, on savait depuis longtemps les difficultés (et aussi quelques avantages...) à être fils ou fille de... ; désormais, buzz oblige, si un quidam peut se raccrocher à un quelconque proche célèbre et bankable, il en fait largement état. La dernière livraison de TS raconte les complexes relations entre les frérots : il y est question de "magnifiques lettres", de "tendresse", de "coups de griffe", de "règlements de compte".
Autant d'originalité suffit à expliquer que S. Delassein n'ait pas dépassé la 4ème de couverture pour écrire son billet.  Mais ne sous-estimons pas la tragédie qui se noue derrière : Thierry, qui voulait devenir lui-même chanteur, ne s'est jamais remis du jour où Renaud lui a assené un "T'as une voix de fiotte !.". On frôle Shakespeare. Mais comme je vous le disais, la nature est bonne fille ; la preuve c'est S. Delassein qui clôt ainsi le débat : "Un chanteur est mort, un écrivain est né !"
Entendons-nous, je n'ai rien contre aucun des Séchan, et je comprends toutes les nécessités du copinage pour un journaliste. Est-il pour autant nécessaire, même si le ridicule ne tue plus depuis longtemps, d'en faire autant ? Franchement, Séch(i)an.

vendredi 17 mai 2013

Dedicace Balma

J'aurai l'occasion de dédicacer prochainement :

                                CULTURA
                              (31) BALMA

                               Samedi 25 Mai
                           à partir de 14 heures

L'occasion de nous rencontrer ?


mardi 23 avril 2013

Lamento de la main gauche

Mes ailes ne sont pas de géant, en tout cas pas de la race de ceux de Heredia. Aussi en ai-je besoin de deux, quand bien même elles m'empêcheraient de marcher.
Or voici que, depuis bientôt un mois, je porte en écharpe mon aile droite, celle qui a tant contribué à écrire ce dont je vous entretiens. Une mauvaise chute, selon l'expression consacrée, une belle prothèse, et un long désert qui tient autant de la pénitence que de la rééducation, deux termes qui se passent du moindre commentaire.
Donc, juste quand j'allais donner une autre dimension concrète à mon prochain livre, la tuile.
Avec comme objectif que ce ne soit qu'un contretemps...
Merci de la sollicitude que je sens monter en vous ! ou, du moins, à bientôt.

mercredi 3 avril 2013

Déjà parus


Avant d'aller plus loin sur mes parutions à venir, un rappel des "déjà parus",

      chez Elytis de 2002 à 2012 :

     . 2012 : Passeport pour le Pays de Cocagne (photos de AM. Rantet-Poux), 96 pages, 9 euros.
     . 2007 : Histoires peu ordinaires à Toulouse, 124 pages, 13.50 euros
     . 2006 : Histoires peu ordinaires au Cap Ferret, 124 pages, 13.50 euros
     . 2005 : Week-end à Schizoland, 156 pages, 16.00 euros
     . 2002 : La branloire pérenne, 224 pages, 16.80 euros.

    chez L'Harmattan en 2011 :

    . Aveyron Croatie, la nuit / 192 pages, 18 euros.

Disponibles dans toutes les librairies, chez les éditeurs (elytis-edition.com et editions-harmattan.fr) ou chez l'auteur (pouxmichel@neuf.fr ou message dans les commentaires ci-dessous).

mardi 26 mars 2013

Deux ans !

Ce blog a désormais deux ans...
Merci à tous ceux qui lui ont accordé un intérêt, merci à ceux qui ont pris le temps d'écrire un message ou d'établir un contact, notamment depuis la parution d'"Aveyron Croatie, la nuit" (L'Harmattan)et de "Passeport pour le Pays de Cocagne" (Elytis).
En attendant la prochaine maquette, ce blog continuera à exsuder mes humeurs, à un rythme que dictera la vie qui va...
Je vous entretiendrai bientôt de mes projets, ou plutôt de mes travaux en cours.
Et encore merci à tous !

vendredi 8 mars 2013

Ministère de la langue pendante

Découvert récemment (N.Obs du 28 Février) sous la plume de J. Garcin, quelques unes des activités du Ministère de la Culture en faveur de la langue française. On aura donc, du 16 au 23 Mars, une semaine de la langue française.
On nous y affirmera donc l'attrait de celle-ci vis-à-vis du reste de la planète : il est des mots français qui passent dans d'autres langues, figurez-vous (l'inverse on le savait déjà)... Cela dit, je n'ai aucune prévention contre ces manifestations de promotion, de la langue française, de la francophonie, tout ça ; je ne sais pas si c'est utile (je veux dire : en dehors de l'intérêt pour les fonctionnaires eux-mêmes) mais j'aimerai que ce le soit.
Mais, de grâce, que ne pourrait-on en l'occurrence éviter la caricature verbeuse ! Que l'on n'ait guère plus que la promotion du slam pour faire moderne et vendre le français situe déjà bien le niveau de réflexion et de créativité des maitres d'ouvrage de ce barnum, alors évitons les slogans ineptes ("Dis-moi dix mots semés au loin"), les expressions atterrantes sur "les contrées langagières inattendues", "véhiculées" par une langue "globalement en expansion", et les assertions triomphalistes sur un français conquérant. Ceux qui savent la richesse du français n'ont pas besoin que l'Etat le leur rappelle, surtout dans cette nov-langue, quant aux autres il serait plus opportun de commencer par l'orthographe.
Revenu de ce gloubi-boulga, aux airs de bouffée soixante-huitarde que se serait approprié un éducateur social contemporain sous additif, on retrouvera la nécessité de ce qu'on nommait alors "le dépérissement de l'Etat"...

jeudi 28 février 2013

Jean-Claude Carrière, paysan d'oc


L'actualité, océan aux flots sans cesse renaissants, nous livre simultanément deux films de qualité : "Syngué Sabour-Pierre de patience" (A. Rahimi) et "L'artiste et son modèle"(F. Trueba), qui ont en commun non seulement une critique unanime, mais encore (ceci expliquant peut-être cela) le même scénariste, Jean-Claude Carrière.
Longtemps, comme tout un chacun, j'ai connu l'auteur prolifique qui alignait collaborations avec les plus grands (Etaix, Bunuel, Schlöndorff, Rappeneau, Haneke...) pour des titres d'anthologie, et oeuvres de haute volée (Le Maharabhata, La controverse de Valladolid...). Jusqu'au jour où j'ai "rencontré" JC Carrière dans un livre de second plan, dans sa bibliographie : Le vin bourru.
Cette autobiographie de sa jeunesse à Colombières-sur-Orb (Aude), entre vignes et châtaigniers, ne pouvait certes que me toucher, trop proche de la mienne. Mais ce fût une réelle émotion, et il fallait sans doute beaucoup de talent à l'auteur pour que ses mots éveillent bien plus qu'une nostalgie plus ou moins folkloriste ; ainsi quand il évoque son incapacité, aujourd'hui encore, à quitter une pièce sans en éteindre la lumière : tous les petits paysans du monde d'avant comprendront ce qu'il en est.
Jean-Claude Carrière a tutoyé les vrais étoiles du monde présent ; je me souviens de l'article d'un hebdomadaire relatant son interview du dalaï-lama, et disant en substance :"Ce n'est pas la première fois qu'un interviewer apparait plus intelligent que l'interviewé, mais à ce niveau de pensée c'est rare." Il a rencontré bien des civilisations, indienne, mexicaine, maya, thibétaine, iranienne, et d'autres... A chaque fois pourtant j'entends la petite note du paysan occitan qu'il fut, qu'il est encore, au pied des murs de pierre sèche qu'il aime tant édifier...
Un cinéaste mexicain a récemment réalisé à son propos un documentaire intitulé "Carrière, 250 mètres", allusion à la distance qui, à Colombières, sépare maison natale et cimetière. Saisissant parcours. Mais 250 mètres, c'est sans doute à vol d'oiseau...

mardi 12 février 2013

Livres en live 2013 - Cultura

Le réseau Cultura organise du 20 février au 17 Mars une opération "Livres en live 2013", en partenariat avec quelques éditeurs, dont Elytis.
Je dédicacerai donc :

                    CULTURA BALMA (31)
                    Samedi 23 Février 2013
                    à partir de 14 heures

L'occasion de nous y rencontrer ?

mardi 5 février 2013

Leo Malet, insoumis

Vu l'autre jour, sur la chaine Histoire, une longue interview de Leo Malet, l'auteur, notamment, de Nestor Burma. Je ne connaissais pas vraiment LM, les adaptations télévisées de son détective m'en ayant écarté ! J'avoue donc avoir été séduit, dans ce vieil entretien (il est décédé en 1996) par ce personnage, ancien chansonnier surréaliste que les soucis alimentaires ont conduit vers une littérature plus populaire; coincé dans un bureau-cagibi aux étagères croulant sous les vieux livres, allumant et rallumant sa pipe (horresco referens), revenu de bien des choses et un peu amer, mais radieux dans l'évocation de sa jeunesse.
La jeunesse anarchiste passera ("Si on n'est pas anarchiste à 16 ans c'est qu'on n'a pas de coeur, si on l'est à 40 ans c'est qu'on n'a pas de tête"), au profit de la rencontre avec les surréalistes. Une passade trotskyste, et la guerre vint. Son métier de crieur de journaux devenant de plus en plus incertain et ses écrits demeurant confidentiels, il obtint des commandes de polar, qu'il convenait de signer de pseudonymes anglo-saxons. Puis ce fut Nestor Burma.
Même si ses relations de jeunesse lui procurèrent des pièces d'une bonne valeur marchande, il finit dans une modeste HLM, en tenant parfois des propos fort éloignés de ses idées de jeunesse mais qui demeuraient ceux d'un insoumis.
Il y avait, chez le vieux monsieur qui s'épanchait face à la camera, un peu de l'intelligence du XXème siècle...

dimanche 3 février 2013

Chamson le bandit

Le hasard de mes lectures en Janvier m'a ramené à André Chamson. Peut-être pas seulement le hasard, mais j'en dirai davantage le moment venu.
Un peu passé de mode (tendre euphémisme) l'auteur cévenol appartient à la race de ceux (Giono, Carrière,...) qui ont puisé dans leurs racines une humanité et un message universels. Le style, la langue d'oc originelle, le protestantisme, les Cévennes, la nature... Loin d'être "régionaliste", le récit porte en lui une identité sûre et ouverte. "Roux le bandit", par exemple, vaut toutes les objurgations pseudo-militantes et, à défaut d'une happy end, atteint des hauteurs.
Si la littérature est faite pour charrier une bonne part de l'histoire des hommes, et surtout pas des idées à la mode, alors André Chamson est un grand écrivain. Et même sur des thèmes proches, pardonnez ce sursaut d'humeur, on est ici loin de Le Clezio.
Mais nous reparlerons bientôt d'André Chamson.

mercredi 9 janvier 2013

Contribution(s)

Bien, nous voici donc au 9 Janvier, et je vous laisse le choix de mon propos :
- premier choix, je vous présente mes voeux : comme tout le monde, je vous souhaiterez que tombe sur vous tout ce qu'un contemporain peut espérer, et je terminerai par le traditionnel "et surtout la santé". Dans ce cas, tapez 1 à côté du clavier.
- deuxième choix, nous évoquons Gérard Depardieu. Non pas que le carnaval qu'il nous offre mérite grande considération, mais le panache de GD a conservé quelque chose de Cyrano. Vouloir alléger ses impôts en s'écartant de son pays me parait sans doute assez trivial, voire critiquable, et faire l'éloge de Poutine ne vaut pas davantage, mais vouloir tranformer notre héros en petit margoulin m'agace un peu... Voilà un homme, fils d'analphabète, qui a quitté l'école à 14 ans (oui l'école, notre belle éducation nationale que le monde entier est sensé nous envier), qui a assez d'humanité pour éviter la délinquance, qui accède tout seul à une certaine forme de génie, dont la formation supérieure ne coûte pas un centime au pays, et qui rapporte en devises audit pays bien plus que lui-même n'économisera d'impôts jusqu'à la fin de ses jours, voilà donc l'homme que l'on cloue au pilori de la bien-pensance fiscalo-citoyenne... On entend même un ministre asséner que sans la politique publique en faveur du cinéma français Depardieu ne serait rien : comme quoi une connerie, même de gauche, reste bien une connerie...
On feint de croire que les motivations de GD sont purement fiscales ; je me permets le sentiment personnel que GD est moins cynique que désabusé... Infliger une morale de "solidarité" à un autodidacte qui s'en est sorti seul mérite un minimum de pudeur. J'avais écrit dans La branloire pérenne (Elytis 2002) sur "les leçons de vertu données par des impuissants...". Il m'arrive souvent d'être fier de la formule. Car si tous ceux qui veulent la peau de Depardieu avaient prouvé leur efficacité, la France n'en serait sans doute pas ni endettée à 91% du PIB, ni à ponctionner à 75% ceux qui réussissent, quand les pays voisins déroulent le tapis rouge. N'aimeront-on les modestes qu'à la condition qu'il le restent?
Que ceux, qu'on a connu mieux inspirés, qui ricanent grassement sur le physique de l'acteur (procédé qu'on croyait traditionnellement réservé à l'extrême droite) se souviennent des oeuvres théâtrales  de Depardieu. La culture française y a davantage gagné qu'à travers les éditos de Libé.
Sur ce, meilleurs voeux à vous tous.