mardi 23 septembre 2014

Aymeric Caron, pour un beau marché...

Il est nous dit-on de plus en plus de people qui demandent une protection policière : soit, ce n'est pas nouveau que les exhibitionnistes crient au viol ; et narcissisme et marketing font le reste. Mais on peut encore rire à notre époque : figurez-vous que Aymeric Caron  vient à son tour d'en demander une ! Voilà un chroniqueur qui a fait profession de provoquer tout azymuth, avec des slogans tellement tartes qu'il est obligé d'en rajouter, avec une conviction digne d'un ado prépubère qui cherche des baffes. Mais son discours gaucho-politico-correct s'assèche vite, faute d'idées et de talent, alors notre homme s'effraye de son audace supposée et imagine des représailles à la hauteur de son importance, supposée elle aussi... et court au commissariat le plus proche demander la protection des pandores.
J'ignore si ses voeux seront exaucés. Ce que je sais, c'est que, qu'ils le soient ou non, notre impétrant est au moins à l'abri d'un danger : il y a belle lurette que le ridicule ne tue plus.

vendredi 19 septembre 2014

Dumont, Pellerin, la culture...

Comme aurait aussi bien pu le faire Sacher-Masoch, il m'arrive de regarder le 28 Minutes sur Arte...
Sans surprise, je suis tombé un soir sur Eric Reinhardt. Normal.
Un autre jour, sur Fleur Pellerin, nouvelle ministre de la Culture. On connait le profil méritocratique et multiculturel de celle-ci, et les clichés qui s'y attachent. Sans préjuger de son action ni de ses propos, j'aurais aimé que l'interview précise ce que l'idée de culture pouvait signifier pour elle... Trois ou quatre banalités plus tard, j'attends encore.
Enfin, je ne connaissais de Bruno Dumont que son nom et quelques titres, dont celui de sa série "P'tit Quinquin" qui fait l'objet d'une grosse promo sur Arte et le Nouvel Obs, ce qui m'incitait plutôt à la méfiance. Or, que ce soit dans son interview à Télé Obs ou dans celle sur Arte, j'y ai découvert une belle hauteur de vue et une solide critique vis-à-vis d'un certain politiquement correct... Bref, de l'intelligence. Le fait est trop rare pour ne pas être très agréable.

mercredi 3 septembre 2014

Page à page

Il y a bien longtemps que les rentrées ne me meurtrissent plus tellement... A vrai dire, depuis que je ne vais plus à l'école. Pourtant, si récemment je louais un numéro estival du Nouvel Obs, celui de cette semaine est plutôt de nature à m'atterrer. Jugez un peu, et dans l'ordre :
Page 99 : Il y est question d'Haruki Murakami, dont on sait qu'il vend beaucoup (1Q84, tout ça...), des "romans qui semblent s'adresser aux adolescents", avec des intrigues "simplettes" : c'était donc ça la clé du succès !
Page 102 : Eric Reinhardt. Bon, Reinhardt dans le NO, à une lettre près.... "L'inventeur de l'autofiction fantasmée", nous dit Garcin. Retrouvé, (communautarisme oblige ?) hier matin chez Benoit Dutertre sur France Musique. Il y a probablement du talent chez Reinhardt, mais je baille devant ces auteurs dont on dit qu'ils excellent à se mettre dans la peau d'une femme. Pour, inconsolables, y retrouver ce qu'ils espéraient de leur maman ? Il y est question, en vrac, de Meetic, de Madame Bovary, de maris "pervers narcissiques"... un peu d'exigence SVP.
Page 103 : Rousseau était macho ! Allons donc, quel scoop... Et pourquoi pas Voltaire esclavagiste, tant qu'on y est ?
Page 104 : Rubrique Ecrivains de l'Obs. Arnaud Gonzague est journaliste au NO, Olivier Tosseri journaliste aussi, quelque part. Leur roman sera donc signé Gonzague Tosseri. "Les chibres de tigre font-ils de bons aphrodisiaques ?", s'interroge le chroniqueur de service. Un flic, taiseux bien sûr, enquête et observe "des ministres se livrer à d'étranges rituels sur de jeunes tatas héroïnomanes", entre ligues "fascistoïdes" et traque des homosexuels. Nous sommes bien chez le NO.
Page 106 : le nouveau roman de Benoit Dutertre ! Oui, le même que nous évoquions plus haut !
Page 107 : Il y est question de Richelieu, homme d'Etat reconnu qui disait parait-il "Ceux qui vivent au jour le jour vivent heureusement, mais on vit malheureusement sous leur conduite." A transmettre à nos élites contemporaines.
Page 107 toujours, le palmarès des ventes. Dans les huit premiers : un Lévy, un Musso, trois Pancol, un Coelho. Il faut se consoler avec d'Ormesson et Camilla Läckberg, d'autant plus que Gavalda n'est pas loin qui klaxonne...
Pages suivantes, afin de sortir de l'ornière, on retrouve les aventures cinématographiques de Michel Houellebecq. Elles m'importent peu. Par contre, Houellebecq ressemble de plus en plus à Céline.