mercredi 30 septembre 2015

Déjà parus...

Avant d'aller plus loin sur des parutions à venir, un rappel des ouvrages déjà parus :


. Chez l'Harmattan en 2014 :
                             Mona Lisa ou la clé des champs, 160 p., 16.50 euros

. Chez l'Harmattan en 2011 :
                              Aveyron Croatie, la nuit, 192 p. 18 euros

. Chez Elytis de 2002 à 2012 :
                             2012 : Passeport pour le Pays de Cocagne (photos de AM Rantet-Poux), 96 p,  9.00                                        euros
                             2007 : Histoires peu ordinaires à Toulouse, 124 p. 13.50 euros
                             2006 : Histoires peu ordinaires au Cap-Ferret, 124 p. 13.50 euros
                             2005 : Week-end à Schizoland, 156 p. 16.00 euros
                             2002 : La branloire pérenne, 224 p. 16.80 euros.

Disponible dans toutes les librairies, chez les éditeurs (elytis-edition.com et editions-harmattan.fr) ou chez l'auteur (pouxmichel@neuf.fr)...

mercredi 16 septembre 2015

Le camp des saints, actu 2015

Mieux que toutes les théories du marketing, l'Histoire sait parfois servir les oeuvres... On se souvient que les attentats de Charlie Hebdo avaient propulsé Houellebecq au rang d'analyste politique visionnaire. Il est un autre ouvrage pour qui l'actualité est le meilleur des attachés de presse, c'est bien sûr le fameux Camp des Saints de Jean Raspail (Robert Laffont).
On en connait le pitch : une flotte d'un million d'immigrants quitte Calcutta pour un long périple, avant d'envahir la Côte d'Azur puis la France... Face à ces miséreux portés par une sombre espérance, le vieil occident apathique implose, rongé de lâcheté, de perversion intellectuelle et de culpabilité.
Ce livre, remarquable parce que paru en 1973, valut à son auteur bien des indignités, mais n'en serait resté qu'à un succès d'estime militant si le temps qui passe n'avait justifié ses rééditions. J'ai attendu l'été 2015 pour le lire.
Première ironie jouissive, le livre se permet aujourd'hui de mesurer ce que lui auraient coûté les lois Pleven, Gayssot, Lellouche et Perben si elles avaient été rétroactives : 87 motifs, dûment répertoriés. On peut détester Raspail pour ses postulats et même ses écrits, mais en l’occurrence il n'est pas sûr que la littérature aurait gagné à ce qu'il faut bien appeler une censure.
L’œuvre, qui est un roman, est-elle cet écrit raciste ou fasciste si souvent dénoncé ? A mon sens, non. Certes elle est souvent dérangeante, voire détestable. C'est le propos d'un (déjà) vieux réac sous Pompidou ; même s'il convient de distinguer l'auteur et le personnage, certaines postures sont trop datées et caricaturales pour être convaincantes aujourd'hui. D'autre part, le texte prend une dimension de parabole ou d'allégorie qui lui donne une dimension philosophique, dont sont plutôt dépourvus les propos que l'actualité politique nous donne à entendre. Et c'est bien ainsi que ce texte mérite d'être compris.
Ensuite, le livre n'est pas le libelle raciste décrit par une certaine critique paresseuse ; il fait au contraire l'éloge, comme toujours chez Raspail, des peuples premiers, colonisés par un Occident rationaliste et déculturant. Et c'est l'alignement de ces peuples sur les valeurs matérialistes occidentales et sur les failles judéo-chrétiennes (culpabilité) qui génère ce qui ne peut qu'être une catastrophe pour tout le monde...
Qu'on soit ou non en accord avec ses propos, il faut reconnaitre à Jean Raspail une analyse fine et prémonitoire en son temps de la perversion des medias vers le temps de cerveau disponible, et de ce qu'on n'appelait pas encore la pensée unique. Plus que son sens de l'anticipation politico-historique sur ces migrants qui arrivent, c'est cette justesse d'analyse et de pronostic qui fait ici le talent de Raspail.