vendredi 30 août 2019

Destins

La gloire s'enracine souvent dans la modestie : cette évidence m'est revenue en tête il y a quelques jours au hasard d'une déambulation dans les gorges du Viaur, la rivière récemment évoquée sur ce blog. Plus précisément, sur un lieu perdu d'un pauvre plateau de l'Albigeois aux confins du Rouergue. Un croisement de petites routes, un maigre hameau, trois fermes isolées, dont la Nougarié.
Une stèle qui rappelle que l'on n'est pas n'importe où, même si l'on est au milieu de nulle part.
Ici vit le jour, dans la deuxième partie du XVIIIème siècle, un homme plein de vie. Né dans ce Ségala paysan pour y être pauvre et berger, mais lettré par le curé de l'endroit, il fit partager à une jeunette locale sa pulsion de vie, l'engrossa mais refusa de l'épouser ; contraint par la justice, il dédommagea la belle et fuit la contrée. Albi, puis Toulouse, puis Tours, Paris et les lumières, comme secrétaire au conseil du Roi et quelques autres prébendes. Pendant ce temps, son frère est accusé d'avoir assassiné une jeune fille. A tort, certes, mais guillotiné quand même en lieu et place d'un notable.
Une maison, proche de la route, garde le souvenir de celui qu'elle a vu partir sous d'autres cieux, mais elle n'est pas la seule ; il n'était ni le premier ni le dernier à s'en aller ; peut-être serait-il aujourd'hui enfoui dans les limbes de l'Histoire si, pour faire oublier son patronyme de Balssa encombré de trop de faits de justice, il ne l'avait changé en Balzac. Son fils Honoré y adjoint une particule et lui donna aussi la gloire.


vendredi 23 août 2019

De mal en pis

Après la traditionnelle pause estivale, je me préparais à affronter la rentrée, mais sans zèle particulier. Mais ne voilà-t-il pas qu'une nouvelle s'étale sur le site de France 3 sud, nouvelle dont comme souvent on ne sait s'il convient d'en rire ou d'en pleurer...
Cela se passe sur Twitter. Une éleveuse aveyronnaise y avait posté la photo du pis d'une de ses vaches laitières, qui avait la particularité de posséder cinq mamelles (ce n'est pas si exceptionnel). C'est donc de belles rondeurs et une solide promesse de lait qui s'étalaient sur les écrans des smartphones ; une vache comme devait les aimer Rubens. Mais Twitter a supprimé la photo.
La raison reste mystérieuse, mais il est permis de craindre que la censure, peut-être algorythmique, ait souscrit à la fureur anthromorphique qui fait rage ces temps-ci. Et que la photo a été jugée indécente pour nos chères têtes blondes et nos incontournables talibans (pas toujours blonds).
C'était juste pour préparer la rentrée. Pourtant il m'arrive parfois de me demander si, un jour prochain, ce ne sera pas les femmes de Rubens qu'on effacera.

lundi 5 août 2019

Salons d'été

Les salons d'été se succèdent dans la campagne rouergate, et je participe à quelques uns. Le dernier week-end de Juillet a confirmé la dimension acquise par celui de La Fouillade depuis 22ans. Du monde, des ventes, des rencontres, et toujours une bonne ambiance.

Samedi 10 Août, ce sera à NAUCELLE (12) d'accueillir le circus, de 9 heures à 18 heures.

Dimanche 18 Août, cap sur le Sud Quercy avec la sympathique rencontre de LARAMIERE (46).

Les entrées sont libres. Autant d'occasions de nous rencontrer...

jeudi 1 août 2019

Viaur, fascinante rivière...

C'est le titre du dernier livre que j'ai lu. Il est signé Michel Lombard, l'éminent spécialiste dudit cours d'eau.
Peut-être, probablement même si on se fit aux statistiques de la fréquentation de ce blog, ne connaissez-vous pas cette rivière. Alors sachez simplement que sur 170 km elle traverse le département de l'Aveyron (dont il serait d'ailleurs plus juste qu'il s'appelât Viaur) depuis les plateaux du Lévézou jusqu'aux frontières du Rouergue à La Guépie, où elle se jette dans l'Aveyron (la rivière). 
Plus de quarante lieues au cours desquelles le Viaur gagne en sauvagerie (sauvagitude ?) ce qu'il perd en altitude. Peut-être est-ce pour cela que ceux qui le connaissent le trouvent fascinant. Ou à cause d'une Histoire forte ; ou à cause du caractère de ceux dont le destin s'y rattache, depuis les anti-papes du XVème siècle jusqu'au génial Jean Boudou du XXème, qui en fit le creuset de son oeuvre, en passant par l'immense Balzac du XIXème. Ou bien encore grâce à une flore et une faune comme peu de régions peuvent s'enorgueillir.
Le livre de Michel Lombard (aidé de quelques acolytes) vous donnera une vision exhaustive de toute cette richesse : Histoire, mythe, économie, flore, faune, tot aquo... Avec beaucoup de belles photos. Lisez-le donc, et vous commencerez à comprendre pourquoi le Viaur n'est pas une rivière comme les autres. Et alors vous vous jetterez sur les Contes et légendes du Viaur, du même auteur. Parce que le Viaur est envoûtant.