jeudi 27 juin 2024

Badinter, les profs, les soldes

 Le collège de Saint-Etienne de Cuines (Savoie) était le seul établissement scolaire du département à ne pas avoir de nom, aussi le Conseil départemental a-t-il proposé de lui donner celui de Robert Badinter, récemment disparu, attendu que l'ancien ministre de la Justice s'était réfugié non loin de là, en 1943.

Crise chez les profs dudit établissement. Non pas quelques profs, mais bien la "communauté éducative", qui réfute le nom de Badinter et préfèrerait une référence à "l'environnement naturel" du lieu. Motif invoqué pour rejeter le nom de Badinter : ce serait un nom "peu évocateur". A l'heure où se multiplient sur les frontons des noms plus ou moins fantaisistes, celui de l'homme qui abolit la peine de mort dans ce pays ne saurait plus évoquer quoi que ce soit... et surtout serait susceptible d'être confondu avec le supermarché voisin. Badintermarché, en quelque sorte.

Est-il permis de dire à ces enseignants que soit ils se foutent du monde en présentant leurs élèves comme de sombres crétins, soit il  leur appartient d'expliquer à ceux-ci qui était l'homme et quelle fut son oeuvre. On peut aussi ne pas être trop naïf et se demander si ce rejet, masqué sans pudeur derrière le mépris des élèves, n'est pas plutôt lié à la judéité de l'intéressé : nos temps obscurs s'assombrissent davantage de jour en jour. Quoi qu'il en soit, la "communauté éducative" du collège de Saint-Etienne de Cuivres ne m'inspire pas outre mesure ce qu'il est convenu d'appeler le respect.

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