jeudi 4 juillet 2024

Années 30

 S'il est une période de l'histoire à laquelle il est de bon ton de se référer à tout propos, c'est bien les années 30. Malheureusement ceux qui le font semblent n'en avoir pour vision qu'un cliché un peu sommaire. Pour avoir commis trois ouvrages dont l'ancrage historique se situe dans ladite période (Aveyron Croatie, la nuit ; Mona Lisa ou la clé des champs ; Les Saints des derniers jours, tous trois chez l'Harmattan) je considère pour ma part que ces années furent exceptionnelles, pour le meilleur et pour le pire.

Ainsi le 21 juin 1935 s'ouvrit à la Mutualité le 1er Congrès des Ecrivains pour la défense de la culture. Rien d'historique me direz-vous, si ce n'est qu'il y avait là André Gide, André Malraux, Berthold Brecht, Heinrich Mann, Robert Musil, Aldous Huxley, Boris Pasternak, HG Wells, Paul Nizan, Tristan Tzara, André Chamson, Jean Guéhenno, André Breton, et bien d'autres ; Maxime Gorki et Romain Rolland étaient excusés. Non loin de là s'exhalait le soutien d'Aragon, Saint-Exupéry, Eluard, Desnos, Maïakovski, Max Ernst, Prévert, Garcia Lorca, et tant d'autres pour lesquels l'histoire a été peut-être injuste.

Et tout cela avant même que n'arrivent à Paris les intellectuels chassés de leurs pays, qui viendront d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, de Russie.

L'intitulé du congrès suffit à expliquer l'enjeu qui planait sur l'occident en ces années de feu. Ce qui est remarquable c'est qu'à l'exception de quelques grands noms "de droite", l'essentiel de la littérature française et européenne de l'époque est là. L'intelligence se mobilise, dans un contexte vert-de-gris, pour sauver la culture. Et pour combattre le fascisme.

Mais je me demande bien pourquoi j'écris tout ça aujourd'hui...

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