mardi 4 juin 2013

Devenir écrivain ?

Peut-être rêvez-vous de devenir, ou du moins d'être pris pour un écrivain : vous n'êtes pas le seul. Vous n'avez aucun talent d'écriture ? point de honte, vous n'êtes pas le seul non plus. Ne désespérez pas. Dans un récent Nouvel Obs, la critique Sophie Delassein, inénarrable comme à son habitude, vous offre un bon tuyau.
Connaissez-vous Thierry Séchan ? Encore une fois vous n'êtes pas le seul, le susnommé n'ayant jamais fait quoi que ce soit qui justifierez une célébrité. Seulement, comme la nature n'est pas mauvaise fille, il a eu un petit frère : Renaud Séchan, alias Renaud, chanteur de son état et à ce titre plus connu que son aîné.
Voici donc que Thierry vient de pondre un énième bouquin sur son frère, son frère et lui, lui et son frère. Rien que de banal, on savait depuis longtemps les difficultés (et aussi quelques avantages...) à être fils ou fille de... ; désormais, buzz oblige, si un quidam peut se raccrocher à un quelconque proche célèbre et bankable, il en fait largement état. La dernière livraison de TS raconte les complexes relations entre les frérots : il y est question de "magnifiques lettres", de "tendresse", de "coups de griffe", de "règlements de compte".
Autant d'originalité suffit à expliquer que S. Delassein n'ait pas dépassé la 4ème de couverture pour écrire son billet.  Mais ne sous-estimons pas la tragédie qui se noue derrière : Thierry, qui voulait devenir lui-même chanteur, ne s'est jamais remis du jour où Renaud lui a assené un "T'as une voix de fiotte !.". On frôle Shakespeare. Mais comme je vous le disais, la nature est bonne fille ; la preuve c'est S. Delassein qui clôt ainsi le débat : "Un chanteur est mort, un écrivain est né !"
Entendons-nous, je n'ai rien contre aucun des Séchan, et je comprends toutes les nécessités du copinage pour un journaliste. Est-il pour autant nécessaire, même si le ridicule ne tue plus depuis longtemps, d'en faire autant ? Franchement, Séch(i)an.