jeudi 23 avril 2015

Retour sur Mona Lisa ou la clé des champs

Les séances de dédicace ne sont pas toujours agréables, tous les auteurs vous le diront. Lorsqu'elles le sont, c'est bien sûr du fait de la rencontre et de l'échange avec le public. Mais elles présentent aussi l'avantage pour l'auteur de l'aider à définir a posteriori son ouvrage, et parfois de mieux comprendre ce qui l'a animé pendant la conception de son livre.
C'est ainsi qu'au fil des signatures j'ai pu identifier plus clairement les motivations qui m'ont porté pour écrire "Mona Lisa ou la clé des champs" (L'Harmattan, novembre 2014).
Il y avait un évènement historique, peu connu du grand public mais en soi extraordinaire : le parcours du Louvre pendant la guerre, le déménagement des œuvres, le caravansérail de 200 camions et 250 personnes, les aléas des lieux de résidence et des déplacements, tout cela méritait quelque chose.
Mais si j'en ai fait un roman, c'est bien pour dépasser le seul fait historique, et donner au texte une portée plus étendue et plus universelle. Il n'y a d'ailleurs qu'un seul personnage fictif dans ce roman, ce jeune paysan qui va découvrir le monde de la création et de la culture "classiques". Mais la rencontre avec André Chamson, auteur du terroir et de langue d'oc, et c'est là la clé du roman, va l'éclairer sur sa propre culture. D'où ma prétention d'évoquer une rencontre entre l'art et la terre, le beau et le vrai...
Carl'image de la Joconde appuyée sur une meule de foin dans la campagne rouergate, qui était l'émotion première de ma motivation et qui illustre mon propos, a bel et bien existé...

samedi 18 avril 2015

Ridendo dicere verum quid vetat ?

L'actualité contemporaine est glaçante.
Parfois du fait de problèmes ou faits-divers objectifs, parfois de la réponse qu'on y fait ou qu'on voudrait y faire.
Ici, on voudrait interdire toute activité à un quidam susceptible de devenir dépressif ; là, on voudrait enfermer les individus dont on n'est pas assuré à l'avance qu'ils ne recommenceront pas ; ailleurs encore, interdire d'exercice tout enseignant potentiellement pervers.
Bien sûr, il ne s'agit pas d'ignorer l'émotion, et encore moins de nier le risque ou les drames régulièrement actés. Pourtant, et en sus de la situation kafkaïo-ubuesque qui en résulterait, il me semblait que le droit sanctionnait un acte délictueux, et non possible.
La judiciarisation de la société n'a jamais été dans l'Histoire une bonne réponse. De même qu'il est à craindre que les plans anti-terrorisme, anti- racisme, anti-antisémitisme, anti-homophobie, toussa etc... ne pèsent davantage sur les humoristes que sur les terroristes. Et depuis Philippe Muray on sait ce qu'on peut penser de "l'envie de pénal".
C'est d'ailleurs en relisant Muray que m'est revenu à l'esprit la citation de Horace (Satyres), "Ridendo dicere verum quid vetat ?"...
"Qui nous empêche de dire la vérité en riant ?"