jeudi 30 novembre 2017

Dédicace

J'aurai le plaisir de dédicacer quelques uns de mes ouvrages, dont Mona Lisa ou la clé des champs, Aveyron Croatie, la nuit et bien sûr Le Répountchou qu'es aquo ?

                           Samedi 02 Décembre
                               de 10 h à 18 h
                        CULTURA MONTAUBAN (82)

Peut-être l'occasion de nous y rencontrer ?...

mardi 28 novembre 2017

Nourritures terrestres

J'avais, dans un billet précédent, écrit ce que je pensais de L'ordre du jour d'Eric Vuillard (Actes-sud), prix Goncourt 2017. C'est, malgré quelques tics "contemporains" (à la mode, si vous préférez) un bon Goncourt.
Ma curiosité m'a poussé à essayer de savoir ce qu'en pensaient d'autres lecteurs : Internet est parfait pour cela, et le résultat est parlant. Il est certes difficile de définir ou d'exprimer l'émotion qui résulte d'une lecture, voire même de la capter, mais mes congénères-lecteurs semblent voler plus bas que cette complexité.
D'abord certains ont du mal à discerner l’œuvre et le produit : tel lecteur est content du Goncourt "parce que la livraison a été très rapide". Un autre a bien aimé le livre, mais il le juge "trop cher pour ce format". Certains sont des consommateurs bien formatés : "Un peu décevant pour un Goncourt" ; "Un Goncourt est un gage de qualité". Et sinon ?...
Il y a aussi ceux qui objectivent à leur échelle : "Bien écrit et qui raconte des faits peu connus" : c'est vrai que l'Anschluss et la seconde guerre mondiale sont des faits peu connus du grand public. "Livre très bien documenté et précis", dit un autre, qui pour le coup se contente de peu...
Heureusement, certains propos sont moins lourdingues, quand ils évoquent "Un ovni qui n'est ni écrit, ni  témoignage, ni roman...", une "histoire anecdotique", ou quand ils encensent les 25 premières pages (et en effet ce sont les meilleures)...
Il n'y a dans tout cela rien de bien nouveau. Simplement, là comme ailleurs, le consommateur prend peu à peu le pas sur le sujet critique... Mais sans doute sont-ce là des propos de vieux croûton nostalgique ?

mardi 21 novembre 2017

Goncourt 2017 : vive l'écriture !

J'évoquais récemment, ici même, le dernier Prix Goncourt, "L'ordre du jour", de Eric Vuillard, chez Actes-Sud. On aborde toujours ce genre d'ouvrage primé avec l'a-priori et la défiance vis-à-vis de ce que sont devenus les prix littéraires. Mais cette année, heureuse surprise : le Goncourt est un livre de qualité, qui renoue avec l'exigence de l'écriture et de la littérature.
Rappelons-en le thème : on y assiste à la collusion entre banquiers et industriels allemands des années 30, d'une part, et le nazisme conquérant d'autre part. Thème connu, donc, mais travail littéraire intéressant pour ce qui n'est ni un roman, ni un essai, ni vraiment un récit, ni...
L'auteur se livre à une lecture contemporaine de l'Histoire. D'un point de vue de la présentation historique, rien de particulier à en dire. Quant à la lecture ou l'analyse, forcément datées d'aujourd'hui, elles trouvent leurs limites dans le confort de l'a-postériori (que les choses sont faciles à comprendre et à prévoir après-coup !) et dans un politiquement correct dont on connait le pouvoir banalisant et convenu : tout cela a quelque chose de facile et de vain. Par contre, les deux niveaux -Histoire et commentaire- sont bien distincts, et évitent ainsi la perversité de la manipulation : le commentaire peut être parfois superficiel, il n'y a pas de réécriture de l'Histoire.
L'intérêt de ce livre tient à cette œuvre de réflexion et de commentaire, fût-elle contemporaine et décalée ; l'ouvrage n'a pas, évidemment, le souffle que peuvent avoir les grands romans, et il emprunte un peu aux techniques de cinéma (genre auquel Vuillard s'adonne parfois) mais l'approche est intéressante et le travail d'écriture est remarquable, et d'une qualité que l'on ne trouve plus que rarement chez les best-seller...
Donc on en saura gré, pour cette année, au Jury Goncourt !

lundi 13 novembre 2017

Le Goncourt, l'Histoire, le Marketing et moi

Récemment, un éditeur, au demeurant sympathique et très respectable, éconduisait un mien manuscrit en arguant que les ouvrages relatifs à la deuxième guerre mondiale ne suscitaient, depuis quelque temps, qu'un intérêt fléchissant dans les librairies. J'admettais volontiers l'argument, ne serait-ce que parce que le temps fait son œuvre chaque jour davantage, et que cette période appartiendra bientôt à un passé révolu ou jugé comme tel...
Jusqu'à ce jour du 6 novembre 2017 où les jurés Goncourt décidèrent soit de se tirer une balle dans le pied, soit de faire fi de ce constat de marketing. D'autant que le petit livre élu (à peu près 140 pages sur un demi-format, en gros caractères) ne vaut que 16.00 euros. C'est L'ordre du jour, d'Eric Vuillard (Actes-sud), qui relate la collusion entre industriels, banquiers et nazis au service de l'irrésistible ascension d'A. Hitler. Quant au prix Renaudot, décerné par la même institution, il va à Olivier Guez pour La disparition de Josef Mengele (Grasset)...
Même au bout de quinze années de publications diverses, et en dépit de ce que ma carrière professionnelle a pu m'apporter, j'avoue le plus platement du monde ne rien comprendre au marketing éditorial, ni à la rationalité que certains feignent d'y trouver.
Ce qui me console, c'est que je ne dois pas être le seul...