dimanche 18 décembre 2016

La grosse librairie

Voilà quelques jours, France 5 nous proposait son émission hebdomadaire 'La grande librairie", présentée par François Busnel, l'intègre journaliste qui, voilà quelque temps, interviewait, avec zèle, componction et voussoiement, sa femme venue faire la promotion de son livre. (Et, curieusement, Delphine de Vigan accumule les prix...).
Cette semaine, donc, le thème annoncé de l'émission était "Si on lisait ?", ce qui, on en conviendra, est un bon sujet pour une émission qui se veut littéraire.
Des auteurs avaient été invités. Leurs noms : Eddy Mitchell, Véronique Sanson, Alain Souchon.
Je n'ai pas regardé l'émission.

mercredi 14 décembre 2016

Magyd Cherfi, ceux qu'il aime, et eux non plus...

J'ai déjà évoqué sur ce blog le livre de M. Cherfi, Ma part de gaulois (Actes sud), du temps où il se trouvait nominé pour le Goncourt. On sait que le leader de Zebda y évoquait, avec la subtilité qu'il a souvent montré, ses années d'enfance dans la banlieue toulousaine des Isards, où il tranchait quelque peu d'avec ses congénères. Mais le livre était empreint d'une nostalgique tendresse à leur égard.
Sauf qu'il a commis une erreur de débutant, ce qu'il est d'ailleurs en littérature, celle qui consiste à conserver le prénom de quelques uns de ces camarades, "parce qu'il les adore". Parmi eux, un ancien petit gitan, aujourd'hui vendeur de voitures d'occasion, qui s'estime "sali et outragé" et qui porte plainte pour diffamation. Entre nous, les quelques lignes qu'il évoque ne resteront ni dans l'histoire de la littérature, ni dans le dictionnaires des injures. Mais passons.
Même si les gitans d'aujourd'hui n'ont que peu de choses à voir avec ceux d'hier, on peut croire qu'il leur reste un sens exacerbé de l'honneur...A moins qu'ils n'aient envie d'argent, ce qui serait moins romantique. Bref, quelle que soit sa motivation, notre gitan a porté plainte contre l'auteur, qui selon lui le présentait comme "vulgaire, grossier et illettré", ce qu'il estime ne pas être. Et notre gaulois d'être accusé de "monter sur la tête de la misère pour son propre profit"...
Au risque de faire beaucoup d'honneur aux uns et aux autres, je repense avec ce fait divers aux mésaventures de Pierre Jourde, dont certains voisins n'avaient pas bien compris la déclaration d'amour qu'il leur avait faite dans Pays perdu (voir sur ce blog en 2012), et qui le lui avait fait comprendre avec des arguments d'un autre temps. Ici, les moeurs sont banlieusardes, au sens où on l'entend aujourd'hui ; les motivations et les attitudes sont tout aussi contemporaines.
On aura compris qu'il devient de plus en plus difficile d'écrire sur les autres, sur l'Histoire, sur la société, sur la vie. Et il se trouve des avocats pour encourager (on n'ose écrire initier) ce type de procédures. La liberté d'expression, dont il font à juste titre si grand cas, en sortira sûrement grandie...

dimanche 4 décembre 2016

Effroyable Jardin

J'étais plutôt fier de mon titre, référence bien sûr au roman de Michel Quint (croisé chez Elytis) et visant le sujet de ce billet, l'inénarrable Alexandre Jardin. Et voilà que je découvre qu'en 2004 Philippe Muray lui-même m'a précédé ! Je m'incline donc platement, ce qui n'est pas aisé pour les lombaires, et en profite pour saluer le souvenir de Muray, qui nous manque beaucoup.
Mais venons-en à Jardin, désormais candidat à la Présidence de la République : il ne manquait plus que lui. Certes cela ne durera que le temps de quelques interviewes, d'un peu de promo et d'hystérie narcissique, mais c'est là qu'il est le meilleur.
Voilà un homme, ou plutôt un ado attardé, qui se pique de politique. Laissons de côté son oeuvre littéraire et intéressons-nous au propos "politique". On connaissait son immaturité et sa vacuité, voici que s'y ajoute la cuistrerie. Après diverses gamineries sur le thème récurrent de l'enfant-roi, moultes rebellions consensuelles autour d'idées à la mode et autant de portes ouvertes enfoncées, notre homme théorise à présent sur les "diseux" (les politiques) et les "faiseux" (ceux qui font), avec une démagogie simpliste de cour de récréation.
Son action vise à "mettre sa notoriété (quand même relative) au service des gens qui font." Si ça c'est pas un programme... Allons plus loin : il veut "unir la population française dans une action concrète au service de la population" et entend "tirer ses compatriotes vers le haut"... Pour information, dans l'article sus-évoqué Muray parlait à son propos de tête à claques et de bonimenteur de cirque.
Il est probable que tout le monde se fout des aventures de AJ, excepté lui-même. Et ce n'est pas de participer à une réunion avec Macron qui donnera beaucoup de contenu à ses minauderies. Que le champ politique et ses professionnels soient devenus exaspérants est une chose ; mais que, sous couvert de critiques, on y ajoute ce genre de tartufferie est une insulte faite au peuple.