mardi 28 septembre 2021

Tambouille et Goncourt-bouillon

François Noudelmann est philosophe ; il a publié de nombreux travaux sur sa spécialité, avant d'écrire un premier roman, Les Enfants de Cadillac (Gallimard), qui relate l'histoire de sa famille entre les deux guerres mondiales. Le livre figure, avec de bonnes chances, sur la première liste du Jury Goncourt.

Camille Laurens est une romancière d'expérience, auteur chez Gallimard, billettiste au Monde et membre de ce Jury Goncourt, après celui du Fémina. Une solide référence germanopratine.

Anne Berest est plus modeste ; elle est plus jeune et a beaucoup oeuvré pour le théâtre, avant de publier cette année un roman, La Carte postale (Grasset), qui figure lui aussi avec de bonnes chances sur la première liste du Goncourt, et où il est question... de l'histoire de sa famille entre les deux guerres mondiales.

La pauvre va subir une critique "d'une rare violence", disent ceux qui l'ont lue, dans Le Monde. Critique signée... Camille Laurens.

Qui, j'avais oublié de vous le dire, n'est autre que la compagne de François Noudelmann.

Le petit monde de la littérature s'offusque, ou se marre, ou les deux, en criant au conflit d'intérêts.

Didier Decoin, le Président du Jury, navigue à vue, défendant le "bon livre" de Noudelmann, regrettant le défaut de solidarité de Laurens mais ne voit rien de quoi s'offusquer.

L'endogamie du monde littéraire ? quelle endogamie ? 

mercredi 15 septembre 2021

L'âme des chemins creux, mémoires d'un sud...

 

Pour rappel, mon dixième ouvrage, paru chez Elytis voilà quelques mois... 




"Un bel hommage au Midi sous forme de quarante-huit petits chapitres où l'Occitanie est embellie par des mots à la Brassens. Poux a du coeur et du style. Il nous semble entendre la superbe chanson de Nougaro "Toulouse"." (Service littéraire)

mercredi 8 septembre 2021

Kaboul, ou le triomphe de la culture...

Dit comme cela, ça peut surprendre... et pourtant. Nous ne nous égarerons pas ici dans les méandres de la politique étrangère, mais remontons vingt ans en arrière : l'Occident débarque en Afghanistan pour nettoyer ce pays des Talibans, suite aux attentats du 21 septembre 2001. Militairement, le problème est vite réglé ; on entreprend alors, intension louable, de faire en sorte que le "peuple afghan" puisse à l'avenir se protéger d'un retour éventuel de l'idéologie talibane : on lui construit une armée et on occidentalise sa culture (libertés, droits des femmes, etc...).

Vingt ans plus tard, après l'effondrement que l'on sait, quel bilan peut-on en tirer ? Ce n'est pas une défaite militaire : l'armée afghane n'a pas combattu les talibans et, hormis les supplétifs des occidentaux, le "peuple afghan" ne s'est guère opposé aux nouveaux maitres de Kaboul.

Bref, l'occidentalisation n'a pas fonctionné, parce que la majorité du pays n'en voulait pas. Voilà un quart de siècle que Samuel Huntington l'avait annoncé, dans son Choc des civilisations: les cultures retrouvent la prééminence sur les idéologies essoufflées. Faut-il dès lors s'étonner que toutes les colonisations finissent par le rejet des colonisateurs, quand bien même leur bilan serait défendable ? Désormais les conflits, annonçait Huntington, se feront à partir des civilisations et non plus des idées. La droite américaine le fustigea car il était démocrate, la gauche parce que le propos était iconoclaste.

A une échelle plus rapprochée, culture égale communauté et jacobinisme vaut colonisation. J'ignore si ce constat est pessimiste ou non, et ne lis pas dans le marc de café. Simplement, on vérifie à Kaboul que les cultures enracinées, une fois de plus, priment sur les constructions de l'esprit. Nos élites, contemporaines et si éclairées seraient bien avisées de le comprendre enfin.

vendredi 3 septembre 2021