mercredi 31 décembre 2014

Hors-sujet

La période se voulant à la fête, et 2014 n'ayant sans doute pas été un millésime assez calamiteux à ses yeux, l'Obs nous sert dans son numéro de fin d'année un dossier "Ils vont faire 2015". Initiative plutôt classique, marronnier des périodes creuses, certes, mais consistant, idée agréable, à faire écrire sur chaque impétrant par une autre célébrité, ou demi-célébrité, éloignée du champ de compétence du premier.
S'en suivent donc plusieurs écrits sans intérêt ; d'autres eussent été largement évitables : le pape François par J. Kerviel, ou Florent Manaudou par Ch. Dantzig. Certains sont plutôt intéressants : Valls par M. Dugain, ou Houellebecq par B. Maris. Quelques uns sont remarquables : Nabilla par Y. Moix, ou DSK par F. Beigbeder. 
Deux autres sortent du lot car trop affligeants, même en ces temps de bonne humeur : Jean Zay par N. Vallaud-Belkacem, qui ne parvient pas à montrer autre chose que son habituelle pensée de bois des plus lourdingues. Enfin, le Modiano par A. Filipetti s'annonçait plein de promesses, parce que Modiano, parce qu'une ancienne ministre de la culture, sachant écrire parait-il. Résultat : un salmigondis prétentieux et presque idéologique, mal pensé et surtout mal écrit.
On ne sera jamais si ces écrits sont de la main du ministre ou d'un obscur conseiller. Seule certitude : il leur vaudrait mieux éviter ce type d'exercice...

lundi 15 décembre 2014

La Depeche 2

Guerre 1939-1945 : «La Joconde» au musée Ingres



  (Article A.Ramoneda)




Michel Poux présente son dernier livre, «Mona Lisa ou la clé des champs».
Michel Poux présente son dernier livre, «Mona Lisa ou la clé des champs».

«La Joconde» appuyée contre une meule de foin à côté de l'abbaye de Loc-Dieu, près de Villefranche : le tableau le plus célèbre et le plus institutionnel du monde perdu en rase campagne aveyronnaise. Cette image, au demeurant improbable, a réellement existé et se retrouve au cœur du dernier ouvrage de Michel Poux, sous le titre «Mona Lisa ou la clé des champs», captivant roman paru récemment aux éditions L'Harmattan.
1939-1945,Le Louvre en guerre . L'objectif est d'éloigner préventivement les trésors du Louvre des lieux exposés à d'éventuels bombardements, ainsi que des tentations des nazis, très amateurs d'œuvres d'art. Ce plan d'évacuation et de sauvegarde consiste à déménager pas moins de 3 691 toiles; des statues monumentales, telles «La Victoire de Samothrace» ou «La Vénus», de Milo, avec 200 camions pour 37 convois. Ainsi, du 28 août 1939 à mai 1945, le Louvre va quitter Paris pour Chambord, puis Loc-Dieu de juin à septembre 1940, Montauban d'octobre 1940 à novembre 1943 et le château de Montal (Lot) jusqu'au retour à Paris, en mai 1945. C'est une troupe de 250 personnes qui va migrer au gré des événements de l'histoire, dans un acte de résistance que Vichy ne désavoue pas.
Trame romanesque. Dans les faits, c'est un gardien chef du Louvre, originaire de Villefranche-de-Rouergue, qui a proposé Loc-Dieu comme abri, même si celui-ci se révélera trop humide, ainsi que le musée Ingres. Dans le roman, un jeune paysan, voisin de Loc-Dieu, découvre l'art, ses œuvres, et va littéralement tomber amoureux de «La Joconde». Il rencontre également André Chamson, occitan comme lui, écrivain et conservateur au Louvre, très attaché à ses origines et au bilinguisme, et pour qui «le natif vaut mieux que l'acquis» et qui estime que l'on ne devient que ce que l'on est. C'est ce que va faire notre héros, au mitan d'une rencontre entre Paris et le Quercy-Rouergue, la terre et l'art, le vrai et le beau.
L'auteur
Michel Poux est né en Rouergue, de racines paysannes. Il est aujourd'hui consultant en management. «Mona Lisa ou la clé des champs» est son septième ouvrage.
La Dépêche du Midi

La Dépêche

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Livres/CD/DVD - Villefranche-de-Rouergue (12) - Mémoire

Michel Poux raconte la villégiature de «la Joconde»  durant kl'été 1 940 à Loc-Dieu./Photo DDM.JPC.
Michel Poux raconte la villégiature de «la Joconde» durant kl'été 1 940 à Loc-Dieu./Photo DDM.JPC.
«La Joconde» et bien d'autres œuves du Louvre ont été sauvé de la rapacité nazie grâce à leur escapade durant l'été 1 940 à l'abbaye de Loc-Dieu. L'auteur Michel Poux témoigne.
Lorsque durant l'été 1 940 Mona-Lisa faisait les yeux doux à l'abbaye de Loc-Dieu, ce n'était pas le temps béni du pays libéré. Pan de l'histoire de France, remis au goût du jour par Georges Clloney avec son film «Monuments men», le pillage des œuvers d'art par les nazis a conduit, entre autres, le conservateur du Louvre a imposer une villégiature forcée à des tableaux, sculptures et autres loin du Paris de la guerre. D'où, l'escapade de «la Joconde», œuvre majeure de Léonard de Vinci et à coup sûr tableaui le plus connu au monde, en terre rouergate.
C'est cela- «l'idée de départ»- que l'auteur Rouergat Michel Poux propulse comme fil conducteur de son dernier roman «Mona Lisa ou la clé des champs.» Pour lui c'est une image «celle de la Joconde apuyé à une meule de foin à Loc-Dieu» qui servira d'élément déclencheur. Elle guidera sa plume sur les chemins de cette histoire où s'entremêlent faits réels et bribes de fiction.
«Lorsqu'il a fallu mettre les œuvres du Louvre à l'abri de la rapacité nazie et des bombardements, c'est vers le Sud qu'ont filé les convois», rappelle l'auteur. Pourquoi Loc-Dieu? «Un des gardiens-chefs du musée était du coin et il savait que les murs de l'abbaye étaient assez hauts pour accueillir des œuvres monumentales.»
Celui-ci demandera à un de ses neveaux de veiller surf «la Joconde», comme à la prunelle de ses yeux. Et là, on rejoint le roman. Car ce jeune paysan est, peu ou prou, le seul personnage fictif du livre. Sa rencontre avec Mona-Lisa le fera basculer dans le monde de l'art. Echangeant avec André Chamson, félibre des Cévennes , conservateur du Louvre, et théoricien du fait que «l'inné vaut mieux que l'acquis», le gardien de Mona-Lisa s'appropriera aussi sa culture de la terre...
Au-delà de la vision romanesque, c'est bien l'ambiguité de la éppériode que tente de peindre Michel Poux . L'initiative du «Louvre en goguette» sera reconnue comme un fait de Résistance. «Cela démontre que des fonctionnaires pouvaient ne pas se comporter comme des collaborateurs», souligne Michel Poux.
Michel présentera son livre «Mona-Lisa ou la clé des chams», ce samedi 13 décembre à partir de 14 heures à la librairie Barthe, rue de la République.
Jean-Paul Couffin

mardi 2 décembre 2014

Mona Lisa ou la clé des champs



 Mona Lisa ou la clé des champs (Michel Poux, l'Harmattan, novembre 2014)
 Mon dernier ouvrage !
Avant de vous en dire davantage, extrait de la quatrième de couverture :

Lorsqu’en septembre 1939 le musée du Louvre déménage ses trésors pour échapper aux bombardements et à la rapacité nazie, c’est le début d’une longue errance, vers Chambord, Loc-Dieu (Aveyron), Montauban puis Montal (Lot), avant le retour sur les quais de la Seine.
  Au cours de ce voyage, un jeune paysan aveyronnais, à la vue des œuvres du musée dans l'abbaye     voisine, va découvrir l'art et son essence. Chargé de veiller sur la Joconde, il va s’éprendre de Mona  Lisa, appuyée sur une meule de foin dans la campagne du Rouergue...
L’échange avec André Chamson, auteur du terroir cévenol et conservateur au Louvre lui offre l'occasion de confronter l'originel et l'original, pour "devenir ce que l'on est".

 L’histoire du Louvre en guerre est celle de la rencontre impensable entre Paris et la province, le beau et le vrai, entre passé sauvé et lendemains à venir, au cœur d’une campagne en guerre où la terre et l’art se retrouvent...

vendredi 14 novembre 2014

Si je mourais là-bas (Histoire)

Ce 10 Novembre, la chaine Histoire présentait un documentaire de haute tenue, tranchant avec les autres documentaires, honorables mais généralement convenus, consacrés cette année à la Grande Guerre.
Ce film s'intitule "Si je mourais là-bas", la guerre des écrivains". On aura reconnu le célèbre vers d'Appollinaire.
Si l'on s'affranchit de la dimension sulfureuse de son auteur -Patrick Buisson- on découvre un film aux images classiques mais seulement accompagnées de textes d'auteurs combattants, engagés de part et d'autre.
La distribution est donc brillante : Appollinaire, Barbusse, Céline, Dorgelès, Dos Passos, Genevoix, Junger, Péguy, Remarque..., et le résultat somptueux, au-dessus de la boue ensanglantées des tranchées.
Il se trouvera bien quelques casques à pointe pour encenser la guerre ainsi décrite ; ou quelques peigne-culs pour regretter les magnifiscences dont cette boucherie se trouve dès lors parée.
Mais, et c'était juste là notre propos, cela prouve qu'avec de l'exigence et de la culture on peut encore faire des oeuvres remarquables...

jeudi 6 novembre 2014

Salvayre regina

Ce fut une bonne surprise, quand les gens bien informés (entendez en l'occurrence Gallimard et Actes Sud) faisaient fuiter une finale entre Foenkinos et Daoud...
Ce fut une bonne surprise car, chauvinisme à part, ce fut la journée des lettres toulousaines (si tant est que cette expression signifie quelque chose) avec le Goncourt pour la psychiatre haut-garonnaise, doublé du Renaudot-essai pour Christian Authié.
Lydie Salvayre (prononcer Salvaïre) a toujours manié la littérature avec conviction et intelligence. Ce dernier livre, Pas pleurer (Seuil) m'agrée d'autant plus que l'approche de la république espagnole se fait avec une certaine intégrité, notamment sur ses affrontements internes, et à la lumière du témoignage de Bernanos et de ses Grands cimetières sous la lune, sans doute le plus beau des pamphlets anti-franquistes, auquel je faisais référence dans l'avant-propos de mon Aveyron Croatie, la nuit.
Cette année, je vais donc lire le Goncourt, et vous en assènerez une critique.

mardi 4 novembre 2014

Paru !

Ma dernière oeuvre est donc parue : Mona Lisa ou la clé des champs, chez l'Harmattan.
Il s'agit d'un roman, la rencontre entre un jeune paysan et l'art, durant ce que l'on a appelé la guerre du Louvre...
En attendant que je vous éclaire davantage, vous pouvez consulter les nouveautés sur www. editions-harmattan.fr !

mercredi 22 octobre 2014

En attendant Mona Lisa...

Ce pourrait le titre d'un livre ou d'un film, c'est celui de cet article automnal...
Pourquoi ? parce que je vous informerai (très) bientôt sur ce qui sera mon septième ouvrage, à paraitre dans quelques jours.
Ceux qui ont lu "Aveyron Croatie, la nuit" y retrouveront cette époque, et , du moins pour une part, ces lieux... Mais la comparaison s'arrête là.
Allez, encore un peu de patience : on sait depuis Vauvenargues que c'est l'art d'espérer !

vendredi 10 octobre 2014

Modiano, Place du Nobel...

Un quinzième auteur français a obtenu le Prix Nobel de Littérature, c'est donc forcément Patrick Modiano. Quoi qu'on puisse penser de ce genre de consécration, je crois que cette fois-ci la littérature y a gagné.
Evoquer Modiano comme "un Proust de notre temps" me parait discutable, ou son oeuvre comme une "mémoire du monde de l'Occupation" un peu approximatif. L'auteur est né après la guerre, et son univers de l'Occupation est davantage une représentation qu'un souvenir. Mais Patrick Modiano c'est, de façon essentielle, une sensation du monde, et non une vision ; certains ne manqueront pas de trouver cela quelque peu réactionnaire, mais Modiano a creusé son sillon sans céder aux modes littéraires ,  idéologiques ou bien pensantes (modes qui ont procuré le Nobel à d'autres), dans une oeuvre originale, intimiste, globale, voire historique.
Modiano, c'est également une oeuvre et un style exigeants et épurés... de la bonne littérature, disais-je.

mercredi 1 octobre 2014

Misère de l'éponymie

Journal de la mi-journée sur France 3, la semaine dernière : Jean Paul Belmondo, dans un documentaire à lui consacré, revient dans le village de Villerville où, en 1962, il avait tourné "Un singe en hiver", sous la direction d'H. Verneuil. Accompagné de son fils Paul, Bébel parvient à s'extraire de la Mustang noire qui le promène ; mais les images laissent une impression un peu amère.
Certes, cela fait quelques lustres que notre homme a arrêté sa carrière au cinéma, et sans doute était-ce souhaitable... Ses dernières prestations en rubriques faits divers mondains évoquaient des poupées gonflantes. Quant aux groupies qui l'attendaient à Cuverville...
Mais Belmondo, surtout à l'époque du noir et blanc, a accroché à son actif quelques prestations dignes de respect, comme ce Singe en hiver, et demeure un grand acteur de cinéma et de théâtre.
Quant au film lui-même, il est d'autant plus important qu'il serait impossible à réaliser de nos jours : les ligues de vertu anti-alcooliques y mettraient bon ordre.
Ah, j'oubliais : jamais au cours du reportage, on n'a prononcé le nom d'Antoine Blondin... l'auteur du livre éponyme, à qui le film doit tout.

mardi 23 septembre 2014

Aymeric Caron, pour un beau marché...

Il est nous dit-on de plus en plus de people qui demandent une protection policière : soit, ce n'est pas nouveau que les exhibitionnistes crient au viol ; et narcissisme et marketing font le reste. Mais on peut encore rire à notre époque : figurez-vous que Aymeric Caron  vient à son tour d'en demander une ! Voilà un chroniqueur qui a fait profession de provoquer tout azymuth, avec des slogans tellement tartes qu'il est obligé d'en rajouter, avec une conviction digne d'un ado prépubère qui cherche des baffes. Mais son discours gaucho-politico-correct s'assèche vite, faute d'idées et de talent, alors notre homme s'effraye de son audace supposée et imagine des représailles à la hauteur de son importance, supposée elle aussi... et court au commissariat le plus proche demander la protection des pandores.
J'ignore si ses voeux seront exaucés. Ce que je sais, c'est que, qu'ils le soient ou non, notre impétrant est au moins à l'abri d'un danger : il y a belle lurette que le ridicule ne tue plus.

vendredi 19 septembre 2014

Dumont, Pellerin, la culture...

Comme aurait aussi bien pu le faire Sacher-Masoch, il m'arrive de regarder le 28 Minutes sur Arte...
Sans surprise, je suis tombé un soir sur Eric Reinhardt. Normal.
Un autre jour, sur Fleur Pellerin, nouvelle ministre de la Culture. On connait le profil méritocratique et multiculturel de celle-ci, et les clichés qui s'y attachent. Sans préjuger de son action ni de ses propos, j'aurais aimé que l'interview précise ce que l'idée de culture pouvait signifier pour elle... Trois ou quatre banalités plus tard, j'attends encore.
Enfin, je ne connaissais de Bruno Dumont que son nom et quelques titres, dont celui de sa série "P'tit Quinquin" qui fait l'objet d'une grosse promo sur Arte et le Nouvel Obs, ce qui m'incitait plutôt à la méfiance. Or, que ce soit dans son interview à Télé Obs ou dans celle sur Arte, j'y ai découvert une belle hauteur de vue et une solide critique vis-à-vis d'un certain politiquement correct... Bref, de l'intelligence. Le fait est trop rare pour ne pas être très agréable.

mercredi 3 septembre 2014

Page à page

Il y a bien longtemps que les rentrées ne me meurtrissent plus tellement... A vrai dire, depuis que je ne vais plus à l'école. Pourtant, si récemment je louais un numéro estival du Nouvel Obs, celui de cette semaine est plutôt de nature à m'atterrer. Jugez un peu, et dans l'ordre :
Page 99 : Il y est question d'Haruki Murakami, dont on sait qu'il vend beaucoup (1Q84, tout ça...), des "romans qui semblent s'adresser aux adolescents", avec des intrigues "simplettes" : c'était donc ça la clé du succès !
Page 102 : Eric Reinhardt. Bon, Reinhardt dans le NO, à une lettre près.... "L'inventeur de l'autofiction fantasmée", nous dit Garcin. Retrouvé, (communautarisme oblige ?) hier matin chez Benoit Dutertre sur France Musique. Il y a probablement du talent chez Reinhardt, mais je baille devant ces auteurs dont on dit qu'ils excellent à se mettre dans la peau d'une femme. Pour, inconsolables, y retrouver ce qu'ils espéraient de leur maman ? Il y est question, en vrac, de Meetic, de Madame Bovary, de maris "pervers narcissiques"... un peu d'exigence SVP.
Page 103 : Rousseau était macho ! Allons donc, quel scoop... Et pourquoi pas Voltaire esclavagiste, tant qu'on y est ?
Page 104 : Rubrique Ecrivains de l'Obs. Arnaud Gonzague est journaliste au NO, Olivier Tosseri journaliste aussi, quelque part. Leur roman sera donc signé Gonzague Tosseri. "Les chibres de tigre font-ils de bons aphrodisiaques ?", s'interroge le chroniqueur de service. Un flic, taiseux bien sûr, enquête et observe "des ministres se livrer à d'étranges rituels sur de jeunes tatas héroïnomanes", entre ligues "fascistoïdes" et traque des homosexuels. Nous sommes bien chez le NO.
Page 106 : le nouveau roman de Benoit Dutertre ! Oui, le même que nous évoquions plus haut !
Page 107 : Il y est question de Richelieu, homme d'Etat reconnu qui disait parait-il "Ceux qui vivent au jour le jour vivent heureusement, mais on vit malheureusement sous leur conduite." A transmettre à nos élites contemporaines.
Page 107 toujours, le palmarès des ventes. Dans les huit premiers : un Lévy, un Musso, trois Pancol, un Coelho. Il faut se consoler avec d'Ormesson et Camilla Läckberg, d'autant plus que Gavalda n'est pas loin qui klaxonne...
Pages suivantes, afin de sortir de l'ornière, on retrouve les aventures cinématographiques de Michel Houellebecq. Elles m'importent peu. Par contre, Houellebecq ressemble de plus en plus à Céline.

mardi 19 août 2014

En attendant Ménégoz et Karpathia...

Soyons justes et reconnaissons, lorsque cela le mérite, l'intérêt du Nouvel Observateur de cette semaine, pour les amateurs de littérature.
L'actualité commande un article d'hommage à Simon Leys, récemment disparu. Ensuite, le dossier central de l'hebdomadaire est consacré à Montaigne : même si c'est au coeur du mois d'août, le choix mérite d'être salué.
Enfin, un long article est consacré au premier roman de Mathias Ménégoz, "Karpathia" (POL), annoncé comme un évènement de la rentrée littéraire : l'auteur y relancerait, dans un style classique, le genre de la fresque historique, chez un éditeur plutôt adepte de "l'autofiction chic"...
Je reste certes prudent vis-à-vis de l'oeuvre, sachant qu'il n'est pas rare que le talent de l'attaché de presse prime sur celui de l'écrivain, cela s'est souvent vu. Néanmoins, Mathias Ménégoz, qui déteste l'autofiction, dit des choses intéressantes, certes dans le registre quelque peu éprouvé du réac contemporain, mais qui tranche avec le creux verbiage de tant d'autres.
Attendons donc la rentrée et les 700 pages annoncées pour apprécier.

mardi 12 août 2014

Amazon, moeurs cavalières...

Vous n'ignorez rien de la féroce guerre de ce mois d'août, où s'affrontent de part et d'autre de l'Atlantique deux institutions financières sensées incarner une bonne part de ce que l'on appelle la culture... j'ai nommé Amazon et Hachette.
Je n'ai aucune incertitude sur l'issue du conflit, dès lors qu'il oppose un américain et un français... En attendant que soit trouvée une forme d'accord sur le prix du livre numérique (là est l'enjeu) les arguments volent. On pensera ce que l'on voudra de ce qu'un distributeur impose le prix du produit à celui qui le fabrique, mais c'est la loi dans n'importe quel hypermarché du coin. Q'un éditeur veuille préserver sa marge, le plus longtemps possible, n'est pas non plus sans logique. Quant aux supplétifs pétitionnaires qui volent au secours de la main qui les nourrit (du moins le croient-ils) on ne sort guère des habitudes...
Amazon qui ne gagne pas d'argent est un modèle économique fragile, ce qui ne l'empêchera pas d'exploser les modalités du marché ; exploser les ventes semble beaucoup plus aléatoire. Hachette s'adaptera. Les victimes collatérales sont déjà connues, quand les éditeurs amortiront sur ce qu'il reste de droits d'auteur les concessions faites à Amazon, qui risque de ne pas apporter grand chose. L'industrie musicale connait cette problématique depuis des années.
Le plus attristant tient dans ces commentaires-débats qui suivent chaque article consacré à l'affaire : ceux qui veulent faire moderne et vantent le côté pratique de l'e-book, ceux qui tiennent au livre papier mais critiquent son prix, etc... Mais tout le monde tombe d'accord pour tirer à boulets rouges sur les éditeurs qui s'engraissent ! Tout le monde n'a pas pour autant le talent épistolaire de Céline face à Denoël ou Gallimard...
On rappellera que pour le livre papier, quand les droits d'auteur tournent globalement entre 8 et 10%, la grasse marge de l'éditeur est de 12% ! Et que celle de la distribution, grossistes et libraires, ou bien celle d'Amazon qui fait les deux, dépasse 60%... 
J'admets sans difficulté que le livre soit un produit. Mais est-on bien sûr que l'on parle encore de culture ?


lundi 28 juillet 2014

Culs et chemises

Lectures estivales sous le sceau de la flemme : le Nouvel Obs du 24 Juillet. Egal à lui-même : intéressant, et les habituels clichés comme ligne éditoriale, avec les copinages comme supplétifs.
Page 66 : Dominique Fernandez, qui n'est pas sans talent ni finesse, évoque un "subversif Maupassant". Intéressant, si ce n'était pour conclure que Maupassant ne devait son talent et sa verve qu'à son homosexualité refoulée... Ben voyons. On a beau s'y attendre, ça assoit toujours.
Page suivante : un entrefilet sur le dernier roman de Bernard Thomasson, généralement connu pour ses prestations météorologiques, et ses "personnages attachants", à savoir un jeune black joggeur et une serveuse de Mac Do... et "une petite dose de bons sentiments ne fait pas de mal". On sent affleurer le génie. Rappellera-t-on qu'on n'a jamais fait de bonne littérature avec de bons sentiments ?
Sur la même page, l'inénarrable Sophie Delassein critique (favorablement) un ouvrage consacré à son ami Renaud... Quelle surprise !
Page 72 : un article sur Larry Wachowski, dont la clé de l’œuvre cinématographique tiendrait à son changement de sexe.
Un peu plus loin : 4 pages sur Yves Saint-Laurent. Classique.
A noter que l'article de fond (?) est consacré à l'auteur de "Game of Thrones".
La flemme est un fléau largement partagé.

samedi 19 juillet 2014

Monteils un autre regard, c'est 2014

L'édition 2014 de l'exposition multiculturelle "Monteils, un autre regard"  se tient à Monteils (Tarn-et-Garonne) du 18 au 25 Juillet. Une bonne affluence assistait au vernissage du vendredi soir.
L'invité d'honneur en est le graffeur Julien Avignon.
Les autres participants :
          - Didier Binoist, ferronnier d'art
          - Monique Ghiretti, plasticienne
          - Anne-Marie Rantet Poux, photographe
          - Josiane Dubor, aquarelliste
          - Camille Marceau, plasticienne (et les enfants de l'école)
et bien sûr votre serviteur : Michel Poux, écrivain !

mercredi 2 juillet 2014

Rentrée, le retour

Ma langueur sur ce blog et ma faible productivité tiennent davantage à ma santé qu'à une torpeur estivale pas encore de mise ; j'ai toutefois capté une dépêche AFP sobrement intitulée "Une rentrée littéraire 5 étoiles". Même si je ne nourris guère d'illusion sur la grandeur littéraire des rentrées, je me suis pris à espérer.
Quelque lignes plus loin l'enthousiasme se tempère. Je suis très conscient que la littérature grand public a ses impératifs de marketing, qu'elle concourt à la production d'ouvrages de qualité supérieure mais plus difficiles à vendre, que le livre ne se corrompt pas dans le loisir, qu'il en faut pour tous les goûts, que...
Pourtant la récolte s'annonce maigre. Laissons de côté Nothom et Beigbeder, traditionnellement évitables, mais on n'échappe pas à Olivier Adam, David Foenkinos, Emmanuel Carrère, Alice Ferney, Laurent Mauvignier... Certes, certains de ces auteurs ne sont pas sans intérêt (Mauvignier, Ferney), et Carrère vaut mieux que certains exercices d'autofiction qu'il nous a infligé. Mais on patauge encore et toujours dans l'éternel politiquement correct de ce début de siècle, sur ces thèmes écolo-socio-dépressifs dont les recettes plaisent tant mais dont on du mal à imaginer ce qu'il en restera une fois la mode passée, c'est-à-dire très bientôt...
Après tout, certains sont devenus prix Nobel avec cela, alors...

jeudi 5 juin 2014

Monteils un autre regard, 2014

L'édition 2014 de l'exposition multiculturelle "Monteils, un autre regard"  se tiendra à Monteils (Tarn-et-Garonne) du 18 au 25 Juillet. L'invité d'honneur sera le graffeur Julien Avignon.
Les autres participants :
          - Didier Binoist, ferronnier d'art
          - Monique Ghiretti, plasticienne
          - Anne-Marie Rantet Poux, photographe
          - Josiane Dubor, aquarelliste
          - Camille Marceau, plasticienne (et les enfants de l'école)
          - Michel Poux, écrivain.
Vous voilà donc informés! Mais j'aurai l'occasion d'y revenir...

Article La Dépêche du Midi (André Ramonéda) :

Un grand éventail culturel à découvrir en juillet

Du 18/07/2014 au 27/07/2014

Devant l'espace Bon-Temps, artistes et élus visiblement satisfaits par l'avancée des préparatifs de l'exposition «Monteils, un autre regard».
Devant l'espace Bon-Temps, artistes et élus visiblement satisfaits par l'avancée des préparatifs de l'exposition «Monteils, un autre regard».

Dans le cadre de l'exposition estivale «Monteils, un autre regard», une réunion préparatoire vient de se tenir à l'espace Bon-Temps, avec l'ensemble des acteurs de la manifestation multiculturelle, en présence de Jacques Soulié, nouveau maire de la commune. L'objectif de cette troisième édition repose à l'identique sur le concept premier décliné lors des animations précédentes, qui est d'exposer le talent artistique de villageois dans une grande diversité culturelle déployée, entre autres, par une artiste plasticienne, une céramiste, un peintre, un écrivain ou encore une chorégraphe. Le succès a été au rendez-vous pour chacune des expositions passées, avec près de 500 visiteurs autour d'une centaine d'œuvres présentées.

Exposition du 18 au 27 juillet.

Cette année, Alexandra Valès, adjoint, nouvellement élue à la présidence de la commission culturelle, a été chargée de coordonner la manifestation. Après analyse des expériences vécues lors des expositions précédentes, quelques ajustements nécessaires ont été à l'ordre du jour de la réunion, parmi lesquels, le fléchage, la maquette, le nombre de salles d'exposition, le vernissage.
La plaquette de présentation des artistes a été confiée à André Ramoneda pour les textes et photos, la partie artistique de la brochure revenant à Julien Avignon, graphiste, invité d'honneur de la manifestation. Pour cette édition, les enfants de l'école communale participent à l'événement, grâce à leur projet pédagogique «Sculpture», initié par Camille Marceau, professeur d'arts plastiques. Aussi, une cinquantaine de leurs œuvres sera exposée en grande partie dans la salle de classe jouxtant l'espace Bon-Temps. En raison de la créativité des écoliers, plus de 150 œuvres devraient être réunies pour cette édition.

Les artistes.

Julien Avignon, graphiste; Didier Binoist, ferronnier d'art; Camille Marceau, artiste plasticienne, et les enfants de l'école communale; Josiane Dubor, aquarelliste; Anne-Marie Rantet-Poux, photographe de la nature; Monique Ghiretti, artiste plasticienne; Michel Poux, écrivain. Le vernissage est prévu le 18 juillet à 18 h 30, sur l'esplanade de la place du Pigeonnier, avec, en ouverture, la lecture de poèmes.

mardi 22 avril 2014

Baudis le dernier Comte

Bleu, blanc et rouge aux Invalides, le drapeau couvrant le cercueil de Dominique Baudis s'était, pour les cérémonies de Toulouse, orné d'une croix du Languedoc, la croix occitane. Plus qu'un clin d'oeil à la ville ou à la région, j'y vois une filiation à cet emblème que les comtes Raimond déployèrent de Toulouse à Tripoli, du Languedoc jusqu'au Liban.
On a tout dit sur D. Baudis : modéré, démocrate, humaniste, etc... Il fut sans doute le premier homme politique à maitriser aussi bien sa com', et tous ceux qui l'ont pratiqué savent bien qu'il était tout sauf tendre. Mais nul ne peut mettre en doute son opposition aux extrêmes, ni sa sincérité pour la ville et la région.
Mais il était aussi un des derniers hommes de culture au sein du microcosme. Non seulement par sa connaissance de l'histoire de la cité "mondine", sur laquelle il écrira (Raimond le cathare, La conjuration...) et qui fait de lui le dernier comte mondin, mais également par le regard qu'il portait sur le monde et l'Orient en particulier. Peut-être l'affaire Allègre lui fit-elle regretter d'avoir écrit certaines pages, mais la plume était authentiquement littéraire.
Certes, aux obsèques de célébrités, on pleure avant tout sur soi et le passé enfui. Mais en l'occurence c'est aussi un des derniers hommes politiques cultivés qui s'en est allé...

dimanche 6 avril 2014

Exception, institution, perversion

Les remaniements passent, parfois les ministres, les ministères restent. Ainsi celui de la culture, trop auréolé dans ce pays pour souffrir du retour du réel.
Désireux de tailler un monument à la gloire de Malraux, de Gaulle agglomérat dans un grand "Ministère des Affaires culturelles" les attributions jusque là regroupées au sein du ministère de l'Instruction publique. Peut-être la place qu'avait encore à l'époque la France dans le monde justifiait-elle cette ambition. Puis vint 1981, et qui on sait, et avec lui la version contemporaine et élargie du Ministère de la Culture.
Aujourd'hui, Aurélie Filipetti vient d'être reconduite, malgré un parcours des plus ternes. Mais peu importe qui est l'heureux locataire de la rue de Valois. Il y a désormais des lustres que la place de la France s'est faite plus modeste, que les rapports entre culture et nouvelles générations sont devenues improbables, que les institutions et administrations de ladite culture sont devenues grotesques, de directions en délégations, entre nombrilisme et auto-proclamations. L'Etat ventripotent s'est grimé en vieux beau, dont le pouvoir ne tient plus qu'aux subsides qu'il attribue
A l'heure où les restrictions budgétaires s'annoncent incontournables, on peut craindre que les budgets restants ne servent qu'à nourrir les structures, limitant d'autant les budgets d'investissement et d'actions... Mais comment font donc les autres pays au monde, qui n'ont pas de Ministère de la Culture ?!

lundi 24 mars 2014

Le denier du cultureux

Il ne vous a pas échappé que s'affrontaient récemment intermittents du spectacle et Medef, et qu'un accord a été signé il y a quelques jours entre certains syndicats et patronat.
Présenter cet affrontement comme un combat entre acteurs de la culture et patrons est d'ailleurs un raccourci facile, et surtout commode pour certains.
En préambule, je préciserai qu'il convient d'attendre avant de savoir si un accord social a été bon, et d'autre part je n'ignore rien de la grande diversité des situations des acteurs concernés, et que très rares sont les "privilégiés".
Pourtant si l'on veut se pencher sérieusement sur ce problème de l'Unedic, il n'est pas interdit de le faire avec un peu de réalisme et de courage. On peut difficilement, dans la France de 2014, considérer comme normal que 5% des allocataires perçoivent 25% des indemnités, et qu'il ne s'agit là que d'un effet de la nécessaire solidarité professionnelle au sein du régime général. Et on n'admettra que difficilement que l'accord plafonnant à 5475 euros le cumul salaire-allocations soit un égorgement du prolétariat.
Enfin, et surtout, il me parait contradictoire de dénoncer d'une part, et avec raison, que le statut soit utilisé avantageusement par de grandes sociétés commerciales (TV, radios,...) et d'autre part de vouloir incarner la "culture", qui mourrait si on ne répondait pas aux souhaits de ses acteurs. Soyons clairs : ou bien de nombreux bénéficiaires occupent des rôles commerciaux ou techniques, et on s'éloigne de la culture, ou bien ce n'est pas le cas et alors on relativisera l'argument.
Mais en tout état de cause, que l'on cesse de vouloir incarner la culture. Je veux bien admettre une certaine immaturité, voire ce qu'il faut d'outrecuidance, mais pas l'arrogance des enfants gâtés, au talent variable et aux horizons nombrilistes : je les aime suffisamment pour ne pas leur masquer le réel. Sans doute l'idée de culture mérite-t-elle un traitement autre que comptable,  mais attention aux effets pervers d'un narcissisme opportuniste...

mardi 4 mars 2014

Déjà parus...

Avant d'aller plus loin sur mes parutions à venir, un rappel des ouvrages déjà parus :

. Chez l'Harmattan en 2011 :
                              Aveyron Croatie, la nuit, 192 p. 18 euros

. Chez Elytis de 2002 à 2012 :
                             2012 : Passeport pour le Pays de Cocagne (photos de AM Rantet-Poux), 96 p,  9       euros
                             2007 : Histoires peu ordinaires à Toulouse, 124 p. 13.50 euros
                             2006 : Histoires peu ordinaires au Cap-Ferret, 124 p. 13.50 euros
                             2005 : Week-end à Schizoland, 156 p. 16 euros
                             2002 : La branloire pérenne, 224 p. 16.80 euros.

Disponible dans toutes les librairies, chez les éditeurs (elytis-edition.com et editions-harmattan.fr) ou chez l'auteur (pouxmichel@neuf.fr).

dimanche 2 mars 2014

Trop pourri pour ne pas être au Net

Jusques ici, pour autant que je sache, l'écriture semblait avoir échappé aux appétits de la téléréalité, et je n'imaginais même pas comment elle aurait pu être menacée. Or désormais j'entends évoquer une certaine Académie Balzac qui bientôt enfermera des auteurs dans un château sous l'oeil des caméras, jusqu'à ce que chef d'oeuvre s'en suive...
Le concept ne mérite pas qu'on s'y attarde davantage ; sachons que n'importe qui peut candidater, à la seule  réserve d'avoir été publié, de façon traditionnelle... ou sur le Net. Normal, c'est un éditeur numérique qui organise la chose. Et qui au passage, pour attester de sa crédibilité, nous donne quelques chiffres : chacune de ses parutions se vend en moyenne à 50 exemplaires, 20 achetés par l'auteur, 20 par les amis de celui-ci, et 10 par des lecteurs inconnus. Espérons pour l'auteur qu'il n'est pas le lecteur inconnu.
Misère de la littérature, littérature de la misère. Cela suffit peut-être à satisfaire notre Narcisse, auteur numérique ; mais alors que l'édition traditionnelle arrive enfin à limiter l'inflation des parutions, cet afflux de bouillie narcissique ne contribuera guère à identifier les écrits dignes d'intérêt.
Cela fait bien longtemps qu'il convient de distinguer livre et littérature, on le sait ; on me dit que le monde devenant ce qu'il est, il n'y a pas grand-chose à faire, et au nom de quoi d'ailleurs ?
Certes, mais il est bon que les impétrants sachent la réalité de ce qu'on leur vend...

vendredi 28 février 2014

Buisson et délation

Délation n'est pas qu'un terme apprécié des amateurs de contrepèterie. Il éclaire aussi une humeur du temps, et la chronique de Delfeil de Ton dans le dernier Nouvel Obs la met en valeur fort à propos.
Parmi les bienfaits d'Internet, la possibilité de dénoncer n'est pas le moindre. Désormais on institutionnalise la chose, avec des plate-forme officielles conçues pour dénoncer des policiers ou des gendarmes, ou à défaut le comportement douteux d'un quidam, ou bien son voisin, sa famille, etc... Bref les occasions ne manquent pas, ni les sujets de dénonciation.
J'ai eu souvent l'occasion d'écrire ici et ailleurs que la société totalitaire qui vient n'aurait pas les couleurs du fascisme brun tel que notre jeunesse le craignait. J'aimerais simplement être sûr que ceux qui revendiquent transparence et morale, comme archétypes de la démocratie nouvelle, savent ce qu'ils font...
Fort heureusement, quelques pages plus loin dans le même NO, il est un autre débat,qui affole parait-il nos amazones trentenaires : épilation ou buisson ardent ?
Sic transit gloria mundi.

jeudi 20 février 2014

Mireille Havet, histoire d'un ratage.

Je viens de découvrir un auteur dont j'ignorais jusqu'à présent l'existence et a fortiori l'oeuvre. Mireille Havet (1898-1932) était une jeune écrivaine brillante, dont l'oeuvre, hormis quelques poèmes, se résume à un roman, "Carnaval", paru en 1923, que j'ai découvert dans la réédition de Claire Paulhan (2005).
Plus ou moins amie avec Colette, Paul Fort, Apollinaire, et surtout Jean Cocteau, M. H. offre très tôt une belle virtuosité littéraire. Malheureusement, là où son homosexualité aurait du servir l'oeuvre, elle la parasite. Le roman Carnaval conte les amours tumultueuses de Germaine et de Daniel ; ce roman à clé était en fait très transparent, et l'histoire vécue : d'ailleurs, dans la lettre de Daniel qui conclut le roman, celui-ci signe : Mireille Havet. Pour ceux qui n'auraient pas compris (ils étaient rares) que Daniel était M. H., que Germaine était Madeleine de Limur et leurs amours saphiques...
Mireille Havet n'a pas inventé l'autofiction, mais c'est bien cela qui donne au livre cet aspect contemporain ; il pourrait être à la mode, et avec lui le trash et la férocité des amours homosexuelles. De sorte que la qualité littéraire -authentique- de l'écriture s'englue dans une problématique névrotique qui écarte de la littérature...
On referme le livre avec le sentiment d'une oeuvre et d'une vie vouées à l'échec. Mireille Havet, minée précocément par l'éther, la cocaïne et l'héroïne, puis la tuberculose, finira seule et en épave à 33 ans... Sans doute un beau gâchis.
En 2008, certains groupes obtiendront que l'on donne son nom à une place de Paris(11ème). On ne sait s'il s'agit d'un hommage ou d'une double peine...

vendredi 31 janvier 2014

Laboramus !

Travaillons !
C'est fait... j'avais pour objectif de terminer la rédaction de mon prochain ouvrage avant la fin janvier : nous y sommes.
Il est trop tôt pour en dévoiler le thème ; d'ailleurs je m'accorde février pour peaufiner la chose. Disons que ceux qui se sont intéressés à Aveyron Croatie, la nuit (L'Harmattan 2011) ne seront pas trop perdus...
 Mais je vous en dirai bientôt un peu plus, ainsi que -j'espère- le nom de l'éditeur !
A bientôt donc...

lundi 20 janvier 2014

Un "J'accuse", ou la démesure de l'insignifiance.

Le Nouvel Obs du 16 de ce mois ouvre sa rubrique culturelle par un titre qui interpelle gravement ; "Le "J'accuse" de Sylvie Testud". Bigre ! pensais-je in petto à la vue dudit titre. Qu'est-il arrivé à l'actrice ? A qui s'en prend-elle ? De quelle ignominie est-elle victime ? Quelle peste a bien pu tomber sur notre planète à sauver ?
Ma fièvre est vite tombée, au vu de l'enjeu de ce pamphlet présumé. On a beau savoir que notre époque est sensible à l'insignifiance et réceptive aux problèmes de riches, l'océan de vacuité surprend toujours. Entendons-nous, je n'ai rien contre ST, actrice intéressante et, parait-il, plume convenable mais le livre à promouvoir (C'est le métier qui rentre, Fayard) traite de l'histoire d'une apprentie réalisatrice qui se fait bouffer par un couple de producteurs, les ambitions de l'impétrante s'achevant dans un humiliant fiasco... On mesure la dimension de la tragédie et sa portée métaphysique.
Laissons de côté le livre lui-même, largement évitable, ou les éventuels arrangements entre amis, mais que diable ce titre de "J'accuse" vient-il faire ici ? Où sont les Zola, Dreyfus et les enjeux ? Quel humanisme se trouve ici menacé ? Veut-on déporter à l'ile du Diable tous les acteurs français trop payés par le Centre National du Cinéma ?
Abandonnons cela, et gardons assez de pudeur pour laisser un peu de paix à ceux que l'affaire Dreyfus meurtrit en son temps. Pour le reste, on sait depuis longtemps que ce qui est excessif est insignifiant.

dimanche 5 janvier 2014

Bonne année !

Nous y sommes. L'année nouvelle est arrivée.
2014 ne se prête à aucune rime riche, au contraire de 2013...
Peut-être l'occasion, de façon plus sobre, se souhaiter du vrai et du simple, face à un monde toujours compliqué et souvent faux. Sans parler des quenelles avariées.
Chacun y mettra ce qui lui convient, permettez-moi juste de vous souhaiter mes voeux de joie et de bonheur.
Bonne année !