mardi 29 juin 2021

L'âme des chemins creux, suite...

 Paru dans le Petit Journal, édition de l'Aveyron du 17 au 26 juin, sous la plume de Daniel Escoulen...




mercredi 16 juin 2021

Pass Culture et passepartout

C'était une promesse du candidat Macron, dont Françoise Nyssen, sa première ministre de la Culture avait lancé en 2018 la phase expérimentale : le Pass Culture pour les jeunes de 18 ans, soit un crédit de 300 euros dédié à des achats favorisant "l'accés à la culture, en révélant la richesse des territoires". J'avais émis à l'époque un certain scepticisme sur cette initiative, louable certes mais qui risquait à mon sens de profiter largement à des produits dont la dimension culturelle n'était pas des mieux établies. Quoi qu'il en soit, nous en sommes désormais à la généralisation du dispositif (à quelques mois d'une élection présidentielle où les jeunes sont particulièrement dragués, mais ça n'a rien à voir) et à ses premiers enseignements.

Ainsi, et c'est une bonne nouvelle, le livre est le produit le plus demandé : 84% des achats. Même s'il a pu bénéficier d'un effet Covid, au détriment des concerts par exemple, c'est un chiffre à saluer heureusement. Pourtant le réel est têtu : 71% de ces livres sont... des mangas. Patatras.

Je ne connais pas vraiment l'univers du manga, et je laisserai chacun se faire son idée. Mais quant à son apport culturel pour notre belle jeunesse, et quant au "territoire" révélé, comment dire... Que ce chèque serve avant tout les produits et auteurs les plus consommés, on le savait à l'avance ; mais là les faits le prouvent de façon caricaturale. Je sais bien qu'il est mal vu de nos jours de peser sur les goûts des jeunes, mais une politique publique mériterait quand même une réflexion...

dimanche 13 juin 2021

Malaises et précarités

On sait depuis longtemps que le monde de "la culture", que les français, disent-ils, plébiscitent tant, que ce monde vit dans la précarité. Il y a celle, conjoncturelle, liée à la crise sanitaire, et celle plus structurelle dûe à une époque où quoi qu'on en dise la consommation a supplanté l'envie de culture : autant de sources de pauvreté. Mais n'en a-t-il pas toujours été ainsi ?

Il est permis d'en débattre. Pourtant certaines postures me semblent témoigner d'une mémoire courte et d'une maturité incertaine : dans l'actualité, une étude du Syndicat du Livre et de la Communication écrite (CGT) montre que les "correcteurs travailleurs à domicile", dont les conditions de travail sont très diverses, craignent les mutations technologiques, regrettent les grandes fluctuations de leur activité et veulent être sécurisés. De leur côté, les "Auteurs, Autrices en Action" (AAA) affrontent les éditeurs du Syndicat National de l'Edition (SNE) et les pouvoirs publics en réclamant un statut des auteurs et une rémunération pour leur présence dans les salons ou festivals, afin que ces "professionnels" (dont beaucoup d'auteurs de BD qui constatent à leur tour le recul des ventes du 9ème art) "puissent vivre dignement de leur travail".

Certes. Mais est-ce que cela passe par une institutionalisation de l'activité, avec statut et salaire ? De tout temps, l'artiste a pris le risque d'être marginal, et de tout temps l'offre a été tributaire de la demande. Une fois cela dit, je suis d'accord que l'auteur, paradoxalement parent pauvre de la chaine du livre, soit mieux considéré que les quelques % qui lui sont octroyés. Mais cela ne suffira pas toujours à en faire ce "professionnel" pouvant vivre de son instrument. Principe de plaisir, principe de réalité : toute création est par essence aléatoire, quelle que soit la morale dont on la pare...

mardi 1 juin 2021

Le Shakespeare n'est pas toujours sûr...

Il y a quelques jours s'éteignait à 81 ans Willian Bill Shakespeare, qui connût son heure de gloire voilà cinq mois en étant le premier vacciné contre la Covid-19 ; fût-il réellement le tout premier, peut-être ou peut-être pas, en tout cas son patronyme était parfait pour la communication de Pfizer et de la campagne de vaccination.

L'histoire aurait pu commencer et finir là. C'était sans compter sur Noelia Novillo, dont le nom mérite d'être retenu : journaliste argentine, elle annonce "la mort d'un des plus importants écrivains de langue anglaise -pour moi, un maître : il a été le premier homme à se faire vacciner contre le coronavirus. Nous vous ferons savoir comment et pourquoi cela s'est produit". Fermez le ban.

On m'a souvent reproché de stigmatiser l'inculture de nos élites et de nos media. On a sans doute raison : Noelia Novillo est argentine.