mardi 27 octobre 2020

Books, the end...

Cela faisait douze ans que paraissait ce magazine bimestriel ; l'idée de son créateur Olivier Postel-Vinay était simple et agréable : partir de livres, de bonne facture, pour aller vers des critiques, des articles et des dossiers, le tout sur des thèmes d'intérêt général. Cela donnait une revue intéressante, bien faite et ouverte.

Las, ce concept n'est plus rentable, et on apprend que Books vient de publier son dernier numéro, assez opportunément consacré à la Bêtise. Il faut dire que, comme tantd'autres entreprises, Books a été bien servi par l'actualité française, de grèves en faillites et de faillites en pandémie. Sans doute le concept de 2008 était-il à revoir et à "moderniser", mais cela aurait été assez banal pour un repreneur.

Sauf qu'il n'y a pas de repreneur, et le signe des temps est là : quelques semaines après le Débat, un autre titre disparait. Books était moins élitiste que le Débat, plus accessible, moins cher, plus moderne peut-être, mais la sanction est la même : il n'y a plus assez de gens pour lire et réfléchir.

Et c'est peut-être cela qui explique bien des choses de notre monde.

vendredi 23 octobre 2020

2020 : quand j'entends le mot culture...

... je sors ma Covid.

Non, je ne confonds pas nos gouvernants avec Goebbels ni la Covid avec son révolver, mais je me demande ce qui est le plus dangereux. Chacun sait ce qu'il faut penser de la brutalité d'une répression et d'une dictature, et bien des artistes se sont trouvés en butte à cette répression. Ne relativisons donc pas cela.

Mais l'impact des mesures Covid est d'une autre nature et d'une autre dimension ; nous n'évoquerons pas ici leur pertinence, complexe à apprécier, mais ce qui est indéniable c'est que certains secteurs d'activité risquent d'être rayés de la carte. Parmi ceux-ci, juste après les cafés et les restaurants (dont le caractère culturel n'est pas négligeable, soit dit au passage), les cultureux comptent leurs jours : exploitants, auteurs, artistes, acteurs, techniciens, régisseurs, intermittents...

On pourrait, si l'on était à court d'arguments, rappeler que la culture en France rapporte au PIB autant que toute la filière agroalimentaire ou sept fois plus que l'industrie automobile. Mais parallèlement au désastre économique de sa mise en sommeil, c'est tout un monde qui sombre. Ancien monde, peut-être, tant le nouveau est acculturé... Et ce au moment même où l'actualité démontre la nécessité de tant de combats culturels.

Combien de temps durera cette éclipse ? nul ne sait, et rien ne prouve que le retour de l'astre suivra l'éclipse. Ce qui est d'ores et déjà sûr, c'est que la débâcle est bien avancée, et peut-être irréversible. Mieux que le révolver de Goebbels, la Covid. Mieux que la Covid, l'hypocondrie. Mieux que l'hypocondrie, nos gouvernants.

samedi 10 octobre 2020

Horizon mars 2021...

Y aura-t-il une année 2021 ? Entre Covid, gestes barrières, distanciation sociale et reconfinement, rien n'est moins sûr, sans compter deux élections qui..., mais je m'égare.

Toutefois, le pire n'étant jamais sûr, certains travaillent comme si une année 2021 devait succéder à 2020. Parmi ceux-ci Elytis, mon éditeur historique, qui porta jadis sur les fonds baptismaux La branloire pérenne, mon premier titre en 2002, ainsi que quatre autres livres jusqu'au Passeport pour le Pays de Cocagne...

Et c'est ainsi que le 18 mars de l'an prochain (enfin si...) paraitra mon dixième ouvrage.

Non, non je ne dirais rien pour l'instant. Ni le titre (pas encore définitif), ni le thème, ni... Mais je promets de le faire très bientôt. Pour ne pas rester sur votre faim, sachez que c'est un travail qui se veut littéraire, enraciné et pas forcément consensuel : trouver en nos temps modernes un éditeur pour porter cela n'est pas une sinécure. Merci à Elytis.


mardi 6 octobre 2020

Télé noir et blanc, et sans commentaires...

Au hasard des humeurs de ma zapette, je suis tombé, sur je ne sais quelle chaine du satellite, sur une rediffusion d'un Palmarès de la chanson daté de mars 1968, quand la France gaulliste s'ennuyait avant d'exploser...

C'était celui consacré à Guy Béart. A son sujet, j'ai écrit ici même au lendemain de sa mort (octobre 2015) ce que je pensais de son oeuvre. On entendit donc dans ce Palmarès quelques unes de ses meilleures chansons ; mais le meilleur était chez ses invités, chacun de ceux-ci interprétant un poète. On eut donc, en moins d'une heure, excusez du peu : Trénet (Verlaine), Brassens (Jeammes), Gainsbourg (Musset), Gréco (Prévert), Vaucaire (Aragon)...

C'était la télé de l'époque, et si on ne regrettera pas l'ORTF, surtout présentée par Guy Lux, on est bien obligé de reconnaitre que des choses comme ça avaient de la gueule. Et c'était pourtant en noir et blanc.