mardi 31 mai 2016

Déjà parus

  Avant d'aller plus loin sur des parutions à venir, un rappel des ouvrages déjà parus :


. Chez l'Harmattan en 2014 :
                             Mona Lisa ou la clé des champs, 160 p., 16.50 euros

. Chez l'Harmattan en 2011 :
                              Aveyron Croatie, la nuit, 192 p. 18.00 euros

. Chez Elytis de 2002 à 2012 :
                             2012 : Passeport pour le Pays de Cocagne (photos de AM Rantet-Poux), 96 p, 9.00 euros
                             2007 : Histoires peu ordinaires à Toulouse, 124 p. 13.50 euros
                             2006 : Histoires peu ordinaires au Cap-Ferret, 124 p.,13.50 euros
                             2005 : Week-end à Schizoland, 156 p. 16.00 euros
                             2002 : La branloire pérenne, 224 p. 16.80 euros.

Disponible dans toutes les librairies, chez les éditeurs (elytis-edition.com et editions-harmattan.fr) ou chez l'auteur (pouxmichel@neuf.fr)...

lundi 23 mai 2016

Le Goff : pour un tri sélectif

On me pardonnera le pléonasme du titre, regrettable mais institutionnalisé depuis si longtemps...
J'avais évoqué ici même, voilà quelques semaines, le livre de Jean-Pierre Le Goff, Malaise dans la démocratie (Stock). A l'issue d'une lecture approfondie de l'ouvrage, l'envie me vient de pousser un peu la critique.
Je ne reviendrais pas sur les qualités que je trouvais à Le Goff et à son parcours. Je ne reviendrais pas non plus sur le reproche que je lui faisais d'exagérer les effets de Mai 68, source prétendue de tous nos maux. J'approfondirais simplement deux points majeurs de son ouvrage, vieux chevaux de bataille de l'auteur, sur lesquels je m'autorise un compétence critique : le management et la "psychologie".
Concernant le management, je suis d'accord avec lui sur les ravages de l'injonction paradoxale qui consiste à soumettre le salarié à un "épanouissement personnel" désormais obligatoire, injonction lourde de perversité. Sauf qu'il n' y a qu'un universitaire pour croire que la réalité en entreprise est celle que relatent les livres de management pour les nuls ! Et que, comme disait Rousseau, "si c'est la raison qui fait l'homme, c'est le sentiment qui le conduit..."
Concernant ce qu'il appelle la psychologie, même critique : Le Goff fait semblant de confondre les théories et la vulgarisation qui en est faite, pour ne pas dire les clichés. On peut reprocher bien des choses à 'Libres enfants de Summerhill", par exemple, mais c'est surtout l'interprétation que certains en ont fait que l'on regrettera. Et pour faire de F. Dolto la papesse de l'enfant-roi, il faut montrer beaucoup de mauvaise foi ou bien ne l'avoir jamais lue, elle qui (peut-être consciente du risque) n'a cessé de répéter, précisément, que l'enfant ne devait jamais se trouver au centre de son monde... Il est vrai que la vulgarisation, là comme ailleurs, a souvent été calamiteuse et diamétralement opposée au propos initial...
Jean-Pierre Le Goff donne parfois l'impression de surfer sur des théories supposées, davantage que sur la réalité observable ; à ce titre il peine pour trier les causes et les effets, ce qui nuit à ses écrits, d'autant qu'il n'a pas la finesse et la férocité joyeuse d'un Muray, par exemple.
On retiendra par contre, entre autres propos sur la déculturation présente, le superbe chapitre consacré à la religiosité contemporaine, entre "Développement personnel, néobouddhisme et écologie"...
Nous y reviendrons.

lundi 16 mai 2016

Travelling sur Marcel Aymé

Retour sur des billets récents, où j'évoquais les bouquinistes et, un peu plus tôt, Marcel Aymé. Or il se trouve que, précisément chez un bouquiniste, j'ai trouvé un exemplaire jauni de Travelingue (de l'anglais travelling, francisé par l'auteur).
Ce roman, d'un comique et d'une férocité comme on ne sait plus en faire (ou qu'on n'a plus le droit d'écrire) se situe pendant les évènements du Front populaire mais il est, si j'ose dire, furieusement contemporain. Aymé y croque allègrement les turpitudes des bourgeois, des prolos, des énervés et des généreux, de tout ce qui fait le quotidien des familles. C'est aussi une satire désopilante et de ce que l'on n'appelait pas encore la gauche caviar, au profit des "petites" gens pas assez savantes ni riches pour se mentir. Entre le snobisme de la bourgeoisie, surtout petite, et la bêtise de l'extrême-droite, les portraits sont acides. On pourrait croire, dit comme cela, à quelque cliché, mais le propos de MA est trop subtil pour tomber dans les idées toutes faites. En tout cas, on comprendra aisément le tombereau d'ordures qui s'abattit sur l'auteur à la Libération, de la part d'une intelligentsia qui sut se reconnaitre.
J'ai déjà décrit tout ce qui fait la saveur de Marcel Aymé : son humour, son acuité, son amour des vrais gens, sa subtilité, son détachement. Et en lisant Travelingue, on se plait à imaginer un tel ouvrage...actualisé dans notre XXIème siècle. Mais, quand en prennent pour leur grade les politiques, les syndicats, les bourgeois, le peuple, les féministes, les homos et d'autres, serait-il seulement publié ?