lundi 24 mars 2014

Le denier du cultureux

Il ne vous a pas échappé que s'affrontaient récemment intermittents du spectacle et Medef, et qu'un accord a été signé il y a quelques jours entre certains syndicats et patronat.
Présenter cet affrontement comme un combat entre acteurs de la culture et patrons est d'ailleurs un raccourci facile, et surtout commode pour certains.
En préambule, je préciserai qu'il convient d'attendre avant de savoir si un accord social a été bon, et d'autre part je n'ignore rien de la grande diversité des situations des acteurs concernés, et que très rares sont les "privilégiés".
Pourtant si l'on veut se pencher sérieusement sur ce problème de l'Unedic, il n'est pas interdit de le faire avec un peu de réalisme et de courage. On peut difficilement, dans la France de 2014, considérer comme normal que 5% des allocataires perçoivent 25% des indemnités, et qu'il ne s'agit là que d'un effet de la nécessaire solidarité professionnelle au sein du régime général. Et on n'admettra que difficilement que l'accord plafonnant à 5475 euros le cumul salaire-allocations soit un égorgement du prolétariat.
Enfin, et surtout, il me parait contradictoire de dénoncer d'une part, et avec raison, que le statut soit utilisé avantageusement par de grandes sociétés commerciales (TV, radios,...) et d'autre part de vouloir incarner la "culture", qui mourrait si on ne répondait pas aux souhaits de ses acteurs. Soyons clairs : ou bien de nombreux bénéficiaires occupent des rôles commerciaux ou techniques, et on s'éloigne de la culture, ou bien ce n'est pas le cas et alors on relativisera l'argument.
Mais en tout état de cause, que l'on cesse de vouloir incarner la culture. Je veux bien admettre une certaine immaturité, voire ce qu'il faut d'outrecuidance, mais pas l'arrogance des enfants gâtés, au talent variable et aux horizons nombrilistes : je les aime suffisamment pour ne pas leur masquer le réel. Sans doute l'idée de culture mérite-t-elle un traitement autre que comptable,  mais attention aux effets pervers d'un narcissisme opportuniste...

mardi 4 mars 2014

Déjà parus...

Avant d'aller plus loin sur mes parutions à venir, un rappel des ouvrages déjà parus :

. Chez l'Harmattan en 2011 :
                              Aveyron Croatie, la nuit, 192 p. 18 euros

. Chez Elytis de 2002 à 2012 :
                             2012 : Passeport pour le Pays de Cocagne (photos de AM Rantet-Poux), 96 p,  9       euros
                             2007 : Histoires peu ordinaires à Toulouse, 124 p. 13.50 euros
                             2006 : Histoires peu ordinaires au Cap-Ferret, 124 p. 13.50 euros
                             2005 : Week-end à Schizoland, 156 p. 16 euros
                             2002 : La branloire pérenne, 224 p. 16.80 euros.

Disponible dans toutes les librairies, chez les éditeurs (elytis-edition.com et editions-harmattan.fr) ou chez l'auteur (pouxmichel@neuf.fr).

dimanche 2 mars 2014

Trop pourri pour ne pas être au Net

Jusques ici, pour autant que je sache, l'écriture semblait avoir échappé aux appétits de la téléréalité, et je n'imaginais même pas comment elle aurait pu être menacée. Or désormais j'entends évoquer une certaine Académie Balzac qui bientôt enfermera des auteurs dans un château sous l'oeil des caméras, jusqu'à ce que chef d'oeuvre s'en suive...
Le concept ne mérite pas qu'on s'y attarde davantage ; sachons que n'importe qui peut candidater, à la seule  réserve d'avoir été publié, de façon traditionnelle... ou sur le Net. Normal, c'est un éditeur numérique qui organise la chose. Et qui au passage, pour attester de sa crédibilité, nous donne quelques chiffres : chacune de ses parutions se vend en moyenne à 50 exemplaires, 20 achetés par l'auteur, 20 par les amis de celui-ci, et 10 par des lecteurs inconnus. Espérons pour l'auteur qu'il n'est pas le lecteur inconnu.
Misère de la littérature, littérature de la misère. Cela suffit peut-être à satisfaire notre Narcisse, auteur numérique ; mais alors que l'édition traditionnelle arrive enfin à limiter l'inflation des parutions, cet afflux de bouillie narcissique ne contribuera guère à identifier les écrits dignes d'intérêt.
Cela fait bien longtemps qu'il convient de distinguer livre et littérature, on le sait ; on me dit que le monde devenant ce qu'il est, il n'y a pas grand-chose à faire, et au nom de quoi d'ailleurs ?
Certes, mais il est bon que les impétrants sachent la réalité de ce qu'on leur vend...