jeudi 21 avril 2011

Déjà paru 4 : Histoires peu ordinaires à Toulouse

"A travers ces récits, issus d'authentiques faits divers glanés dans la mémoire de Toulouse, Michel Poux nous livre un regard aiguisé, drôle et décalé sur l'humain qui s'égare et s'éparpille dans la ville. La plume y est féroce mais généreuse.
Comme une déambulation amusée, ces Histoires peu ordinaires immergent le lecteur dans le brouillard des existences et des rencontres insolites.
On ne s'étonnera donc pas de croiser dans ces nouvelles des supporters du Stade Toulousain aux idées lumineuses comme on n'en ose plus aujourd'hui, un guerrillero de 85 ans affrontant la circulation avec la fougue du révolutionnaire, un architecte de la ligne droite triomphante usé par la fréquentation du Bar des Amis...
Nul doute qu'après lecture de ces instantanés, le regard porté sur la ville ne sera plus vraiment le même."

Histoires peu ordinaires à Toulouse, Elytis 2007, 124 pages, 13.50 E

mardi 19 avril 2011

Pour Chesterton

Relevé à plusieurs reprises dans les interviews d'Umberto Eco pour son livre Le cimetière de Prague, sur lequel je reviendrai, cette citation de GK Chesterton : "Lorsque les hommes ne croient plus en Dieu, ce n'est pas qu'ils ne croient en rien, mais qu'ils croient en tout."
Je ne suis un spécialiste ni de Chesterton ni des religions, mais il me semble qu'il y a là un éclairage intéressant pour notre misérable actualité.
Flatter la bêtise est aussi vieux que la politique, et la fin de l'esprit de synthèse, des capacités discriminatoires et des repères systémiques laisse une béance qui pourrait bien expliquer certains scores électoraux en Europe... Dans le même temps, l'expression politique se fait largement dans la dérision systématique, au profit d'amuseurs d'autant plus rebelles proclamés qu'ils n'ont pas peur d'aller à la soupe...
Et curieusement certaines alternatives, intéressantes au demeurant mais où un symbolisme forcené se revendique comme un système de valeurs, apparaissent beaucoup trop comme un substitut de religion pour s'avérer totalement aimables. Je ne parle même pas d'autres revendications ouvertement religieuses.
J'ai bien peur que Chesterton soit dans le vrai.

mardi 12 avril 2011

Déjà paru 3 : Histoires peu ordinaires au Cap Ferret

"Le héros de cette série est toujours le fait divers, dans tout ce qu'il a de déroutant, toujours en dehors de la norme, en marge de l'attendu et du convenu.
Les auteurs ont puisé, dans la mémoire du Cap, les faits divers les plus marquants, tragiques, drôles, cocasses ou inattendus ; après avoir extrait toute la substance de ces faits objectifs, ils nous donnent à lire ces nouvelles peu ordinaires qui ont toutes en commun la majestueuse presqu'île du Cap-Ferret...
Où l'on comprendra comment et pourquoi un débitant de tabac accomplit le geste qui sauve l'humanité, pourquoi la chasse est un sport dangereux en famille, comment peut finir une chasse à l'homme dans les bois au Truc-Vert, ou bien comment la poésie peut devenir rédemptrice.
L'explication par l'auteur s'avère rarement celle que l'on pouvait supposer."

Histoires peu ordinaires au Cap-Ferret  (Michel Poux et Christian Oyarbide)  Elytis2006, 13.50 E

lundi 11 avril 2011

Indignez-vous, qu'il disait !

Lorsque mon parcours politique croisa, il y a près d'un quart de siècle, celui de Stéphane Hessel (qui présidait les Clubs Convaincre) l'homme était moins connu du grand public mais faisait déjà autorité morale.
L'ouvrage qu'il a signé en 2010, "Indignez-vous !"(Indigène éditions, 32 pages, 3 E) a rencontré le succès que l'on sait. Et là sans doute est sa faiblesse : si tous les lecteurs de Hessel étaient capables d'une vraie réaction, bien des scandales de notre société seraient gommés depuis longtemps. Son succès illustre bien, me semble t-il, ce narcissisme contemporain de cour de récréation (ou de page d'accueil de FAI), où la moindre émotion ressentie vaut engagement, où la moindre personnalisation est un certificat de rebellitude. Donnez aux gens un embryon de substrat idéologique, et l'émotion suscitée leur fera consommer jusqu'à l'emballage. Et on sera alors surpris qu'il n'en reste rien...
Car enfin si l'indignation faisait une conscience citoyenne, la France, célèbre pays de râleurs, devrait être au delà de la perfection ! A moins qu'il ne faille davantage qu'une émotion épidermique et immature pour faire reculer certaines hontes de ce temps... Et l'indignation, sentiment de toute évidence le mieux partagé du monde, ne serait-elle pas antinomique de résistance, par définition état minoritaire ?
"Engagez-vous !", signe t-il à présent... C'est déjà mieux. On s'éloigne des flatteries pré-pubères, cap sur l'âge adulte.

mardi 5 avril 2011

Déjà paru 2 : Week-end à Schizoland

"Zulma, jeune étudiante toulousaine, se trouve dans les couloirs de la fac lorsque le 21 septembre 2001 la lune s'abat sur Toulouse, la ville rose. L'explosion d'AZF défigure la ville et fait 30 morts.
Suivant les réflexes instinctifs de ces troupeaux confrontés à leur survie, elle fuit en direction du Rouergue et de son Mas del Sol où elle retrouve, cerné de résidences secondaires, un oncle vieux paysan "trop plouc aux yeux des citadines en goguette, trop intellectuel pour les filles de la terre..."
L'engrais qui a nourri les campagnes avant de les vider vient d'exploser à Toulouse. Le temps d'un week-end rural à huis-clos, derrière le macabre bilan, entre discours et tablées, chacun illustre jusqu'à la caricature son opinion et son identité sociale.
Derrière une féroce peinture sociologique apparait, entre nostalgie et espoir en l'avenir, une réflexion profonde sur l'histoire paysanne, sur la modernité, sur les chocs de cultures, sur le développement et la ruralité contemporaine.
Entre les passions, les rancoeurs et les contradictions, le Mas del Sol se transforme en patrie des personnages multiples : Schizoland."

Week-end à Schizoland - Elytis 2005 - 156 pages, 16.00 E

samedi 2 avril 2011

Pour en finir...jusqu'à la prochaine.

Pour en finir avec ces cantonales... J'annonçais il y a peu une maxime de Gérard Sansay, à voir sur le site www.terredesgraves.com, : "La démocratie permet que le choix des imbéciles puisse régir la conduite des autres". Bon, la formule est lapidaire, elle peut ouvrir un débat mais certainement pas le refermer (Churchill avait donné son avis là-dessus.)
A lire, dans le Nouvel Obs de cette semaine, rubrique Paroles de lecteur, le billet remarquable de Gaël Brustier, coauteur avec Jean-Philippe Huelin de "Recherche le peuple désespérément" (F. Bourin) et "Voyage au bout de la droite" (Mille et une nuits)... : Question pour la gauche, pourquoi la contestation est-elle passée à droite ?
"Il faut désormais analyser les ressorts de cette insurrection droitière, comprendre le bloc historique en cours de formation, comprendre les ressorts de la rupture avec les milieux populaires. La peur du déclassement (social et identitaire) est l'un des puissants moteurs."
Je ne sais pas si c'est une réponse de plus, mais j'aime bien aussi la maxime de cette semaine de G. Sansay : "Plus la réalité devient détestable, plus les niais se croient obligés de débiter des fadaises aux accents pseudo-philosophiques pour faire croire le contraire... et inciter le lecteur à mettre en doute sa propre perception du monde."
Oui, tout compte fait, ce pourrait bien être une réponse...