Je n'aurais jamais pensé prendre la défense de Christophe Girard, mais cela
m'amuse presque. Je ne parle pas de l'homme, que je ne connais pas et que
certains apprécient ; je fais référence à l'emblème municipal de la culture
parisienne, de ses idées, de ses travers, de ses moeurs et de ses accointances.
Jusqu'à ces derniers jours, où un duo de virago féministes a obtenu son scalp et
sa démission, au motif que Girard a été entendu comme témoin dans l'affaire
Matzneff.
L'activisme de ces deux harpies, soutenues par une vingtaine de
manifestants, fait froid dans le dos. Et l'on commence à découvrir que la
justice de la rue devient folle, et que les postures de certain(e)s militant(e)s
soi-disant progressistes ont de quoi faire pâlir d'envie la fachosphère. Que les
turpitudes humaines aient toujours été au coeur de la politique est une chose,
que les névroses deviennent un étendard en est une autre.
Pour autant, la
"gauche américaine" qu'a incarné Girard n'est-elle pas un peu le creuset de ces
monstres contemporains ? Ce creuset nourri des campus américains, faisant la
part belle aux idées mondialistes, écolos,féministes, antiracistes, LGBT, PMA et
j'en passe, ce creuset qui aurait du permettre le débat et ne débouche que sur
l'anathème, ce creuset n'accouche que de revendications individualistes,
immatures et contradictoires. Et, désormais, sans la moindre retenue. On rappellera que le maire du 4ème arrondissement qu'il était s'était assez piteusement soumis au politiquement correct qui "déboulonna" la commémoration du compositeur Dutilleux, résistant reconnu mais coupable d'avoir composer une partition pour un film de Vichy...
Ce que
Christophe Girard reçoit aujourd'hui, c'est le crachat des enfants terribles qui
ont besoin d'un père à tuer. Cette fonction à laquelle il a opportunément
consacré jadis un livre. Le risque, c'est que les monstres prennent vite goût au
sang.