mardi 23 octobre 2018

Rouergue en Arts et Lettres, le retour

Paris sera toujours Paris, nous dit-on, et le Rouergue sera toujours le Rouergue. Et le Rouergue à Paris sera toujours quelque chose de particulier. Qu'on le baptise Aveyron ou qu'on le nomme Rouergue du nom de l'ancienne province (c'est-à-dire l'Aveyron actuel plus mon canton de Saint-Antonin Noble Val), cet Aveyron contemporain ou historique reste l'une des identités les plus fortes de la capitale. Et le Marché des Pays de l'Aveyron à Paris aura toujours cet air de Cocagne, charcutier, pinardier ou pâtissier qu'il offre au quartier de Bercy. L'édition 2018, le temps d'un week-end, l'a illustré une fois encore.
Et le Salon du livre rouergat, renommé Le Rouergue en Arts et Lettres, niché au coeur de l'évènement, participe de ce sentiment d'identité. Même s'il est un peu décalé dans un univers alimentaire, ses nourritures à lui rencontrent un franc succès, avec un public de qualité, intéressé et réceptif (et acheteur, au risque de surprendre !)...
On y mesure le sentiment d'appartenance de cette communauté, aveyronnais de Paris ou en villégiature, arrachés il y a longtemps ou plus récemment à la terre patrie, pour qui la notion de racines coule de source. Ou comment une contrée hétérogène (Nord-aveyron, sud-aveyron, Ségala, bassin minier...) se retrouve autour d'une identité unique et forte.
Ajoutons à cela une bonne organisation, une bonne ambiance, des contacts sympas et on comprendra que cette édition 2018 du Rouergue en Arts et Lettres fût un beau moment...

jeudi 18 octobre 2018

De l'Arlésienne à l'entre-soi...

En mai 2017, sur ce blog, je vous faisais part du bon augure que me semblait être la nomination de Françoise Nyssen au Ministère de la Culture, en même temps que de mon scepticisme.
Il aura fallu moins d'un an pour que l'ancienne éditrice témoigne de son inadéquation au poste, avant qu'une opportune information ne parvienne au Canard Enchainé, sur des libertés prises avec l'administration de l'urbanisme par Actes-sud. Il était acquis depuis longtemps qu'elle ne survivrait pas à un remaniement ministériel : c'est fait.
Que restera-t-il de son passage rue de Valois ? Un plan bibliothèque dont on verra (ou pas) les effets, une promotion de l'enseignement artistique dont a hérité l'Education nationale, ce qui laisse dubitatif pour la suite, un bonus financier pour les films politiquement corrects sur l'égalité hommes-femmes, avec dans le même genre une recommandation à l'audiovisuel public qu'on n'avait plus vu depuis l'Ortf, et enfin l'amorce de la mise en oeuvre d'un pass-culture pour les jeunes dont on attendra la matérialisation avent de le juger, mais qui risque fort de profiter en premier lieu à quelques grandes enseignes... On n'oubliera pas non plus les couleuvres qu'elle a du avaler (S. Bern) ou les prébendes douteuses (A. Saal) qu'elle a octroyé.
On sait que faire "fonctionner" l'administration du Ministère de la Culture n'est pas une sinécure, et que Françoise Nyssen s'y est cassé les dents. Son successeur fera-t-il mieux ?
Parlons-en, de son successeur ; en ces temps où beaucoup d'impétrants sont avant tout tournés vers les élections à venir pour sauver leurs mandats, les vocations crédibles manquaient (on a même parlé de M. Schiappa, c'est pour dire...). Est donc finalement récompensé Franck Riester, président de Agir, un appendice LR rallié à Macron, ce qui peut politiquement expliquer sa nomination. Pour le reste, Riester a été rapporteur du projet Hadopi : c'est la seule référence, vieille de 10 ans, qui le rattache à ce grand continent, pourtant large, que l'on nomme la Culture. Ce qui n'empêche évidemment pas quelques opportunistes de se répandre sur les plateaux pour clamer sans rire sa compétence et sa légitimité. Comme d'habitude a-t-on envie de dire.
Alors pourquoi Franck Riester ? Même si l'Histoire suit son cours, elle bégaie souvent. On a longtemps considéré que ce ministère était une chasse gardée pour ministres homosexuels, condition sine qua non pour qu'il "fonctionne" (nous y revoilà) sans trop de heurts ni de peaux de banane. Ca tombe bien, Franck Riester n'a jamais caché ses inclinations.

lundi 8 octobre 2018

Paris : le Rouergue en Arts et Lettres

Dans le cadre du 19ème Marché des Pays de l'Aveyron à Paris, la Fédération Nationale des Amicales Aveyronnaises organise le Salon du Livre

                      Le Rouergue en Arts et Lettres 2018
Samedi 13 et Dimanche 14 octobre 2018, de 10 heures à 18 h 30
Salle paroissiale 11 rue de la Nativité 75012 Paris (Bercy)

Amis parisiens, l'occasion de nous y rencontrer ?

vendredi 5 octobre 2018

Mort d'Aznavour, ibi deficit orbis

Charles Aznavour a passé. Comme tous ceux qui ont grandi au son de la Bohême ou de la Mamma, je mesure le temps qui fuit et contemple le vieux monde qui s'en va. Je n'étais pas alors un fan d'Aznavour, et ne le suis jamais vraiment devenu, mais avec l'âge et le recul qu'il appelle j'ai redécouvert ses textes en les écoutant de plus près, et c'est comme cela que j'admets qu'on puisse évoquer la disparition du dernier "grand".
Mes sources d'intérêt allaient, classiquement, vers le trio magique Brel-Brassens-Ferré, et quelques autres (Nougaro, Ferrat...). Aznavour visait davantage le grand public, et son avidité de reconnaissance et de sous n'a pas toujours servi le créateur qu'il était. Il fut aussi un homme d'affaires avisé, et ce n'est pas pour sa voix que son surnom d'"enroué vers l'or"a été cruel... Les grands thèmes universels ou à la mode sont les plus populaires, mais aussi les plus rentables et il ne l'oublia jamais. 
Mais c'était incontestablement un grand auteur de chansons, avec des mots simples qui le rendaient facile à entendre, mais des phrases et des sons taillés au stylet. Lisez ou écoutez par exemple les paroles de Hier encore, c'est de la belle ouvrage... Et beaucoup d'autres titres dont, à l'exception notable de l'envoûtante Mamma, il fut l'auteur. Et dans tant de phrases cultes, je vous parle d'un temps, j'habite seul avec maman, la misère moins pénible au soleil... Quoi qu'on pense de ses choix et de sa carrière, ou même de sa capacité créatrice, Aznavour était un orfèvre de génie.
Bien sûr, aujourd'hui ces textes ne trouveraient ni major ni écho. Et c'est bien en cela que la chanson française dite "à texte"est défunte. Non qu'il ne reste ici ou là un Cabrel ou quelques glorieux semi-anonymes, mais la pâte et l'exigence ne sont plus de la même essence, l'attente du public non plus, et la consommation de musique populaire contemporaine n'est pas de nature à la revigorer. Le niveau culturel "fédérateur" cher aux publicitaires est passé par là, loin des courants ascensionnels...
Alors oui, avec la mort d'Aznavour, ibi deficit orbis... Ici finit un monde.