De leurs hauteurs pyrénéennes, Jan de Nadau et son groupe descendent à Paris, pour une soirée au Grand Rex ce 27 février. Un concert de Nadau est toujours un évènement, que ce soit dans un village occitan ou sur une grande scène parisienne. Même la "grande" presse nationale lui consacre des pleines pages (Le Figaro du 25/02, très bel article). On a tout dit sur le dernier dinosaure de la nova cançon occitana des années 70 ; pourtant, plus d'un demi-siècle après sa création, et autant de temps passé à écumer les écoles, les églises, les salles polyvalentes ou les places publiques de la terre d'oc, Nadau est plus que jamais le phare identitaire de la chanson et de la culture occitanes. Places vendues en quelques heures, concerts multipliés pour satisfaire une part de la demande, son succès défie les meilleures analyses du marketing contemporain. Les fans accourent de partout ou se ruent par trains entiers vers Paris (Olympia, Zénith, etc...) pour l'évènement. Et tout ça sans machinerie publicitaire, pour une musique traditionnelle et une langue régionale, qui ne fleurent pas la modernité ambiante...
Comment dire à ces doctes analystes, étouffés par la perplexité, que Nadau et ce qu'il chante c'est ce qui a pétri la chair de ces gens du sud, qui ne pensent pas comme ceux du nord, et qui leur donne une identité fondée sur une langue et une culture qui enchanta l'Europe, voilà bien longtemps... Et que des troubadours à Nadau une âme d'oc perdure.
Et si cette vieille bête ne voulait pas mourir ? Et si, comme le dit Jan de Nadau dans l'aricle évoqué ci-dessus, "quand on a autant besoin de prendre la culture des autres, c'est qu'on n'en a plus beaucoup." ?