mardi 29 juillet 2025

Bananes

 Ces derniers jours ont été prolixes en références bananières. Il y eut tout d'abord  celle de Maurizio Cattelan qui s'est faite bouffée une nouvelle fois, au Centre-Pompidou de Metz. Cette fameuse banane scotchée contre un mur vaut, rappelons le, plus de six millions de dollars à la bourse de l'art contemporain. Mais je m'arrête là, j'ai honte d'avoir parlé de ce machin.

Autre régime, celui qui ondulait autour des hanches de Joséphine Baker, disparue voilà cinquante ans. Sur l'œuvre et les bananes de JB, chacun peut avoir un avis ; sur JB elle-même, qui fut une vraie résistante, l'Histoire retiendra qu'elle valait mieux que sa carrière de vedette, aussi talentueuse soit-elle, ou du moins qu'un grand respect s'impose de par son engagement.

A propos d'engagement, il n'est pas de jour qu'une célébrité, ou semi-célébrité, ne twitte quelque chose en soutien à Gaza, et l'actualité déborde de drapeaux palestiniens, de déprogrammations, de slogans. Que ces artistes soient sincères, c'est possible ; que leur prise de position soit efficace et utile aux gazaouis, c'est plus douteux. Mais l'occasion apparait trop belle d'avancer des banalités qui, comme chantait Brassens, vous valent à coup sûr les honneurs des gazettes. Et le peuple palestinien, dont les malheurs n'ont pas commencé en octobre2023, mérite mieux que cette instrumentalisation.

Et on se dit que la banane de Cattelan aurait été plus utile à Gaza.

lundi 7 juillet 2025

Revues : Les Moments Littéraires

 A moins d'en être un spécialiste, il n'est pas toujours simple d'appréhender les revues littéraires. Il y en a beaucoup, on les connait mal, on les craint pédantes ou nombriliques, bref on en lit peu. Cela étant, diverses motivations ont mis dans mes mains le n° 54  des Moments littéraires, "la revue de l'écrit intime".

On y trouve, on l'aura compris, des textes -journal, aphorismes, vécus divers- touchant à l'intime chez l'écrivain ; textes signés Denis Grozdanovitch, Marcel Cohen, Christian Garcin, Daniel Arsand, Wenjue Zhang, Anne Coudreuse et Alphonse Daudet. C'est ce dernier auteur qui m'intéressait en premier lieu, pour son texte La Doulou (la douleur, en provençal) relatant le ressenti de sa souffrance liée à une maladie de la moelle épinière.

Ces textes, extraits, fragments, aphorismes sont faciles à lire ; ils sont très bien écrits et témoignent tous d'une belle subtilité dans l'auto-analyse, genre qui caractérise une partie importante de la littérature et de ses plus beaux fleurons. Chacun appréciera les différents écrits et les différentes plumes selon ses propres sources d'intérêt et sa propre sensibilité. Il n'en demeure pas moins que pour moi ce numéro des Moments littéraires a été une heureuse découverte.

www.les momentslittéraires.fr