jeudi 4 août 2011

Hölderlin et les indignés

Comme chez vous sans doute, arrivent dans ma boite mail de ces diaporamas sirupeux pour lobotomisés que s'envoient tous les déprimés de la planète : de belles images photochopées on ne sait où qui concluent invariablement à ce que le bonheur est en vous, mais que vous ne savez pas le voir. Ces icônes, en général élaborées par des sectes, n'ont rien de la libération freudienne : elles captent le quidam par là où il est vulnérable (sa souffrance) et l'amènent inexorablement à un constat d'échec (pas de rupture avec la névrose) et donc de culpabilité. Il est alors mûr pour les gourous de tout poil.
Dans le même temps, non loin de là, on s'indigne un peu partout, en groupe, en ligue, en procession, comme le revendiquait Ferrat. C'est mieux qu'en sectes, en messes, en ablutions. L'efficacité est la même.
Pour tous ceux qui manqueraient d'objectif ou de panache, il me revient ici un vers, récemment découvert, de Hölderlin : "Un jour, un seul, j'aurai vécu ce que vivent les dieux... Il n'en fallait pas davantage".

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