jeudi 8 mars 2012

Droits et coups tordus

Tout le monde connait les problèmes rencontrés, dans l'industrie musicale notamment, par les auteurs et leurs droits.
Chacun sait que les évolutions technologiques rendent très aléatoires les différentes protections envisagées, hadopitreries de toute nature.
Nul n'ignore la perversité qui anime certains, derrière la dénonciation de profits ou le droit à la culture.
Mais cette fois, c'est la littérature qui offre une illustration sidérante de tartufferie d'un mépris de l'auteur, au profit d'une curieuse morale consumériste, sonnante et trébuchante.
La Bibliothèque nationale de France numérise, entre autres, de nombreux livres anciens ou épuisés, avant de céder les droits numériques des oeuvres à une de ces sociétés officielles qui régissent l'exploitation desdites oeuvres. Certes les ayant-droits ont 6 mois pour s'opposer, s'ils sont au courant. Sachant que peu le sauront, et que généralement les éditeurs initiaux ont disparu depuis longtemps, on comprendra qu'il s'agit là d'une somptueuse captation de propriété, qui profitera à quelques éditeurs contemporains et à quelques administrateurs. Le tout, bien sûr, au nom de la diffusion de la culture.
Derrière les copinages connus et les gros sous, on notera sans rire que l'origine de la manip vient des mêmes... qui ont voté la loi Hadopi au nom de la défense des auteurs ! On pourra regretter que tout cela se fasse avec les moyens de services publics pourtant prompts à donner des leçons de morale.
Mais, surtout, quelle est cette époque où l'auteur et ses droits doivent s'effacer derrière le consommateur et les siens ? Magnifique inversion des mérites ! Des crépuscules s'annoncent...

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