lundi 20 janvier 2014

Un "J'accuse", ou la démesure de l'insignifiance.

Le Nouvel Obs du 16 de ce mois ouvre sa rubrique culturelle par un titre qui interpelle gravement ; "Le "J'accuse" de Sylvie Testud". Bigre ! pensais-je in petto à la vue dudit titre. Qu'est-il arrivé à l'actrice ? A qui s'en prend-elle ? De quelle ignominie est-elle victime ? Quelle peste a bien pu tomber sur notre planète à sauver ?
Ma fièvre est vite tombée, au vu de l'enjeu de ce pamphlet présumé. On a beau savoir que notre époque est sensible à l'insignifiance et réceptive aux problèmes de riches, l'océan de vacuité surprend toujours. Entendons-nous, je n'ai rien contre ST, actrice intéressante et, parait-il, plume convenable mais le livre à promouvoir (C'est le métier qui rentre, Fayard) traite de l'histoire d'une apprentie réalisatrice qui se fait bouffer par un couple de producteurs, les ambitions de l'impétrante s'achevant dans un humiliant fiasco... On mesure la dimension de la tragédie et sa portée métaphysique.
Laissons de côté le livre lui-même, largement évitable, ou les éventuels arrangements entre amis, mais que diable ce titre de "J'accuse" vient-il faire ici ? Où sont les Zola, Dreyfus et les enjeux ? Quel humanisme se trouve ici menacé ? Veut-on déporter à l'ile du Diable tous les acteurs français trop payés par le Centre National du Cinéma ?
Abandonnons cela, et gardons assez de pudeur pour laisser un peu de paix à ceux que l'affaire Dreyfus meurtrit en son temps. Pour le reste, on sait depuis longtemps que ce qui est excessif est insignifiant.

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