dimanche 15 février 2015

Karpathia, heureux anachronisme

J'avais évoqué, lors de sa parution en août dernier chez POL, le livre de Mathieu Ménégoz, Karpathia. Cet ouvrage est très heureusement anachronique, de par son format d'une part (700 pages) et de par sa nature de roman historique... Mais qui donc de nos jours lit des romans historiques de 700 pages ?!
Ben si, puisque le livre se révèle être un succès de librairie. Il le mérite, et il se mérite : il est massif, d'un rythme souvent lent, précis, nourri de descriptions et d'explications. Bref, tout le contraire d'un scénario.
L'intérêt en réside aussi et surtout dans la complexité relatée des communautés des Carpathes du XIXème siècle, complexité qui demeure d'actualité dans cette Europe centrale, entre autres contrées, que ce soit à propos de la langue, de la culture, de la religion ou du droit. Et la décadence de ce monde qui se meurt, celui de la noblesse magyare, augure de tous les désagréments à venir de l'Histoire...
Alors certes, on peut se demander si quelques pages en moins n'auraient pas parfois soutenu le rythme, encore que celui-ci s'accélère au fur et à mesure de l'intrigue et capte de plus en plus le lecteur ; en fait, on ne regrettera vraiment que la forme trop contemporaine de certains dialogues : fallait-il faire populaire ?
En tout cas, le succès de Karpathia démontre que l'ambition et le talent, fût-ce sur un genre littéraire supposé démodé, restent de bons atouts.

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