mercredi 11 janvier 2017

Jacques Julliard, pour l'honneur

"L'Histoire en marche" n'est pas un de ces manifestes macroniens à la mode, mais une émission de la chaine Histoire, un long entretien avec un intellectuel ; hier soir l'invité se nommait Jacques Julliard.
Je ne sais s'il faut considérer prioritairement JJ comme un journaliste, un historien, un professeur ou un philosophe, et peu importe d'ailleurs. Il n'en demeure pas moins que cette émission fut une heure de pur bonheur intellectuel.
Que mon parcours "idéologique" ait été, toutes proportions gardées, assez parallèle de Julliard est sans doute source de subjectivité, mais reconnaissons que rares sont les penseurs "de gauche" à affronter avec courage l'inventaire et le bilan de certaines des idées qui ont animé celle-ci depuis quelque temps déjà. Faire ce bilan n'est pas une fin en soi ni une solution pour demain, mais il est pour le moins nécessaire, et Julliard le fait avec intégrité, en mettant l'Histoire au coeur de l'analyse.
Cet intellectuel chrétien et républicain parle sans ambages de la vacuité actuelle de la pensée de gauche, de l'argent, du récit national (et non du roman), de l'islamo-gauchisme, de l'histoire du socialisme, de Proudhon et de Saint-Simon, du vivre ensemble ou de la laïcité. A-t-il raison ? Je ne sais, mais ils sont rares à affronter, autrement que par des incantations, le réel d'aujourd'hui autour de ces thèmes.
Jacques Julliard refuse d'abandonner ces débats à la droite. Rien que par sa quasi-solitude, il relève l'honneur des intellectuels de gauche.

Dernières publications : Les gauches françaises (2012), La gauche et le peuple (avec JC Michéa, 2014), Le choc Simone Weil (2014), L'école est finie (2015), le tout chez Flammarion.

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