mardi 17 juillet 2018

Les Saints des derniers jours



 
 

Paris, 1939-1945. Trois jeunes journalistes vivent la guerre et l'Occupation. Deux s'engagent, dans des bords opposés. Le troisième ne s'engage pas. Pacifiste féru de Bernanos et de Giono, il va puiser dans ses racines aveyronnaises, paysannes et catholiques, les éléments d'un regard critique qui feront de lui un spectateur sans crainte et sans illusion. Une même fidélité à l'idéal et à la morale guide ces trois personnages aux idées différentes à travers ces périodes instables.
202 pages • 19,5 €
EAN : 9782343149561

L'Auteur
Michel POUX est né en Rouergue de racines paysannes. Son écriture se consacre aux hommes dans leurs rapports avec l'Histoire, avec l'Art ou la terre. Elle s'attache à la culture et au quotidien de ces hommes et de leurs lieux. Les Saints des derniers jours est son neuvième ouvrage.

Extraits
« Rien ne prédisposait Clément Fraysse à scruter la vie culturelle parisienne. Il avait vu le jour au printemps 1919 dans une ferme du Rouergue, près de Villefranche, où ses ancêtres trimaient depuis toujours, sans gloire ni tracas particulier. On y travaillait dur, on y priait, on y économisait peu à peu, jusqu'à ce qu'une année mauvaise avale le pécule, et le cycle reprenait. On y vivait, de naissances en deuils, aux prises avec mille vicissitudes mais le plus souvent à l'écart des soubresauts de la politique, à laquelle on n'accordait pas plus d'importance que nécessaire. Pourtant si celle-ci avait rattrapé la vie de Clément, c'était bien avant sa naissance, quand en août 1914 le père se trouva mobilisé à destination de l'Argonne. »

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« Ce à quoi je croyais, tel le charbonnier, tenait en peu de principes ; un ordre immémorial, catholique et traditionnaliste si l'on voulait, me semblait le mieux à même de régir les rapports entre les hommes. Travail et famille étaient des valeurs qui me convenaient, telles qu'elles avaient nourri mes jeunes années ; j'étais plus réservé quant à la notion de patrie, tant mon père avait hélas illustré les déboires militaristes qui l'accompagnaient souvent. Je ne me serais pas défini comme pacifiste, par modestie et par prudence, pourtant je voyais dans ce mot comme une référence suprême, celle qui interdisait, quel que soit leur sort, aux hommes de s'entretuer. Et à chaque interrogation à ce sujet, je revoyais l'image et j'entendais la prose de Giono. »

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« Les atrocités du Vercors -ce nom qui pour moi sonnait comme celui de l'auteur clandestin d'un grand livre- et les multiples exactions de la Milice scellaient en deux le monde présent : la bêtise de ces nervis à l'inculture crasse et vide de la moindre pensée avait remplacé et effacé les fulgurances des Drieu, Brasillach et consorts, dont le talent était à présent englouti. Et c'était dans le camp opposé que l'on comptait ceux qui portaient l'intelligence de la France de toujours, qu'ils soient réfugiés à Londres, clandestins à Paris ou combattants dans un maquis de province. »

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