mercredi 21 février 2024

Manouchian, juste Manouchian...

 Bien sûr, il y a Mélinée, son orpheline, qui l'accompagne ce jour au Panthéon. Mais c'est Missak Manouchian qu'on commémore, ce qu'il fût et ce qu'il fit. Un hommage de plus, dira-t-on, de la part d'un pouvoir qui n'en est pas avare, tardif peut-être mais nécessaire car il nous ramène à une époque où l'engagement ne se faisait pas "par le biais du micro", comme persiflait Brassens...

Certes, il y aurait beaucoup à dire ; sur le curieux arc républicain qui honore le résistant communiste ; sur la fabrication du personnage par le PC ; sur les zones d'ombre qui entourent ce PC lors de l'effondrement du réseau de la MOI ; sur l'éternel débat quant à la responsabilité et au coût des représailles ; et tant d'autres choses ; Et d'ailleurs Manouchian lui-même aurait-il souhaité cet hommage individuel ?

Mais reste avant tout la leçon qu'a donné le petit orphelin arménien que rien ne prédisposait à voler au secours d'une France longtemps frappée de léthargie vis-à-vis du nazisme. Il adhèra à une idéologie, comme d'autres adhèreront à des idées différentes. Il fit preuve de courage, d'autres en firent de même. Pourtant sa sincérité explose dans son attachement à la culture et la langue française, sa littérature et sa poésie.

Alors, derrière les grandes ou petites tentatives de récupération, il y a juste Manouchian. C'est déjà beaucoup. Manouchian le juste. Ah si, quand même, n'oublions pas le poème d'Aragon et la chanson de Ferré...

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