jeudi 23 janvier 2025

Ferry, Cohn-Bendit, le haut débat

 Longtemps, j'ai aimé les débats politiques télévisés. Mais voilà déjà quelque temps que je m'en suis écarté. Déjà à cause du formatage : sur les chaines de gauche (je vous laisse établir la liste) on fait "débattre" trois journalistes de gauche et un centriste, généralement issu de la presse quotidienne régionale ; sur les chaines de droite (idem) on a trois ou quatre intervenants de droite et/ou d'extrême-droite, flanqués d'un autre ayant appartenu à la gauche. Au delà de ces tours de tables foireux, le débat lui-même est forcément insipide, voire caricatural : problème de forme et de fond.

Reste cependant un moment agréable, le dimanche soir autour de 19 heures sur LCI, celui qui oppose Luc Ferry et Dany Cohn-Bendit. Opposer n'est pas le terme le plus juste, car ils conviennent souvent d'une même analyse et d'une même vision du monde, et surtout d'une même honnêteté devant le réel : cela n'affadit pas le débat, cela l'élève. Et leurs désaccords amènent le téléspectateur à s'interroger, pas à choisir un camp contre un autre. Certains diront à juste titre que leurs analyses sont un peu datées ; il est vrai que les deux septuagénaires sont de la même génération, celle d'avant la com. Et s'il y a parfois quelques clashes, ils sont courtois et respectueux. Bref, un échange complice et intelligent. Espérons que des plus jeunes s'en inspirent.

lundi 20 janvier 2025

Culture embourgeoisée ?

 Voilà quelques jours, dans une interview au Figaro, Vincent Lindon estimait que "la culture s'était terriblement embourgeoisée" ces dernières décennies. Un tel truisme aurait pu se passer d'argumentation, mais celle-ci n'est pas inintéressante. Ainsi déplore t-il que "les intellectuels ne communiquent plus entre eux" ; en effet, ils produisent, chacun dans son clan, et ne se rencontrent que pour s'invectiver, pour le plus grand bonheur des media qui les y encouragent. Lindon concède qu'il leur est difficile de s'adresser à une génération nourrie et formatée par les réseaux sociaux. C'est vrai, et le débat s'est donc plus qu'appauvri.

Plus curieusement, il déplore un "engagement en berne", lié à cet embourgeoisement. Personnellement je crains que, plus que la quantité d'engagement, ce soit surtout la nature de celui-ci qui pose problème. Il fût une époque où on pouvait parler à bon escient d'engagement quand choisir un camp comportait un danger. Qui aujourd'hui peut pronostiquer le moindre risque à proférer ad nauseam des banalités consensuelles sur les thèmes à la mode (femmes, migrants, malades, etc...) qui ne fleurent que des impératifs de com ?

Sur l'embourgeoisement lui-même, un petit tour sur Wikipédia à propos des têtes d'affiches de nos divers box-offices permet de constater que la plupart sont de bonne famille, et n'ont guère trahi leur classe. Naitre bourgeois n'est pas incompatible avec le talent ni avec la sincérité mais peut créer des réflexes peu révolutionnaires. Et Lindon lui-même , qui doit une bonne partie de sa carrière à des films prétendument "sociaux", est né avec une cuillère d'argent dans la bouche et n'a, à ma connaissance, pas pris énormément de vrais risques dans celle-ci...

Mais il me reste un doute : aurait-il donné la même interview à Libération ?

lundi 6 janvier 2025

Bonne Année 2025 !

 Que peut-on raisonnablement se souhaiter en ce Nouvel An 2025, qui soit sincère, original et sensé ?

Bien sûr des vœux de santé, de sérénité, de prospérité pour les plus optimistes, et tout cela n'est pas rien... Modestement, je souhaiterai un peu plus de culture, de connaissance de l'Histoire et de sens des responsabilités chez nos élites, pour venir habiller les sommets de l'Etat ou de ce qu'il en reste. Et un peu d'altérité dans la vie de chacun.

En attendant, vive l'espoir qui fait vivre et Bonne Année à tous !