Chaque année, notre célèbre et glorieux Centre National du Livre publie ses études, visant à saisir le rapport entre les Français et la lecture. Il en ressort généralement de plates évidences, mais on les exploite au mieux : ainsi, à l'occasion du Covid avait-on conclu à un renouveau de la lecture. J'avais écrit ici-même, à l'époque, ce que j'en pensais. Et, las, en 2023 on constatait un retour à la normale. En 2024, la réalité est sans pitié et les chiffres imparables : sans surprise le déclin se poursuit.
Le seul chiffre positif concerne les plus de 65 ans, qui sont 2 % plus nombreux à lire. Mais chez les 35-49 ans c'est moins 8 %. Entre les deux (50-64 ans), la génération qui a vécu le passage de l'écrit vers l'écran, c'est un écroulement de moins 13 %... Par ailleurs, seuls 56 % des Français s'estiment être des lecteurs réguliers ; et 20 % d'entre eux ne lisent jamais. La baisse concerne autant le papier que le numérique. Il semble que la banalisation du télétravail, qui a dopé l'usage des écrans, ait impacté également les loisirs, donc la lecture ; il a aussi diminué l'usage des transports en commun, un des lieux privilégiés de lecture !
Bref, l'affaire est historiquement mal engagée. Ajoutons à cela un aspect plus qualitatif : la décrépitude est atténuée par la consommation des mangas et comics, ce que l'on savait déjà (merci au pass-culture). A cela s'ajoute le développement de la new romance (version moderne des séries Harlequin de jadis) pour 14 %... Certes il a toujours existé une indispensable production populaire mais, en un mot comme en cent la littérature se meurt.
Heureusement pendant ce temps là, le CNL fait des statistiques.
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