mardi 10 janvier 2012

Lire à table

Le dossier du Nouvel-Obs du 5 janvier sur l'enfance est un marronnier de campagne électorale, où le lecteur apprécie parait-il l'exposition de l'intimité des candidats, exposition d'ailleurs parfaitement calibrée. Il est pourtant un article qui m'a touché, celui sur l'enfance de François Bayrou. Je partage avec celui-ci à la fois de modestes origines paysannes occitanes et le goût des lettres, ce qui n'a rien d'automatique. FB évoque comment chez ces petits agriculteurs qui lui ont donné le goût de la lecture on lisait à table. Personnellement, j'entends encore les récriminations de ma mère, aussi récurrentes qu'inefficaces : "on ne lit pas à table !" Je n'ai en revanche aucun souvenir d'une injonction pareille de la part de mon père, à qui je pense devoir beaucoup de ma curiosité intellectuelle.
La télévision étant arrivée relativement tard dans ces milieux, ceci explique peut-être cela. Mais dans les deux familles, on savait la rudesse des travaux des champs, et le peu de temps libre était celui des repas. Encore fallait-il qu'il y ait envie de certaines nourritures... Et n'en déplaise à Bourdieu, autre béarnais, le déterminisme social n'est peut-être pas une fatalité.

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