mardi 5 février 2013

Leo Malet, insoumis

Vu l'autre jour, sur la chaine Histoire, une longue interview de Leo Malet, l'auteur, notamment, de Nestor Burma. Je ne connaissais pas vraiment LM, les adaptations télévisées de son détective m'en ayant écarté ! J'avoue donc avoir été séduit, dans ce vieil entretien (il est décédé en 1996) par ce personnage, ancien chansonnier surréaliste que les soucis alimentaires ont conduit vers une littérature plus populaire; coincé dans un bureau-cagibi aux étagères croulant sous les vieux livres, allumant et rallumant sa pipe (horresco referens), revenu de bien des choses et un peu amer, mais radieux dans l'évocation de sa jeunesse.
La jeunesse anarchiste passera ("Si on n'est pas anarchiste à 16 ans c'est qu'on n'a pas de coeur, si on l'est à 40 ans c'est qu'on n'a pas de tête"), au profit de la rencontre avec les surréalistes. Une passade trotskyste, et la guerre vint. Son métier de crieur de journaux devenant de plus en plus incertain et ses écrits demeurant confidentiels, il obtint des commandes de polar, qu'il convenait de signer de pseudonymes anglo-saxons. Puis ce fut Nestor Burma.
Même si ses relations de jeunesse lui procurèrent des pièces d'une bonne valeur marchande, il finit dans une modeste HLM, en tenant parfois des propos fort éloignés de ses idées de jeunesse mais qui demeuraient ceux d'un insoumis.
Il y avait, chez le vieux monsieur qui s'épanchait face à la camera, un peu de l'intelligence du XXème siècle...

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