vendredi 8 mars 2013

Ministère de la langue pendante

Découvert récemment (N.Obs du 28 Février) sous la plume de J. Garcin, quelques unes des activités du Ministère de la Culture en faveur de la langue française. On aura donc, du 16 au 23 Mars, une semaine de la langue française.
On nous y affirmera donc l'attrait de celle-ci vis-à-vis du reste de la planète : il est des mots français qui passent dans d'autres langues, figurez-vous (l'inverse on le savait déjà)... Cela dit, je n'ai aucune prévention contre ces manifestations de promotion, de la langue française, de la francophonie, tout ça ; je ne sais pas si c'est utile (je veux dire : en dehors de l'intérêt pour les fonctionnaires eux-mêmes) mais j'aimerai que ce le soit.
Mais, de grâce, que ne pourrait-on en l'occurrence éviter la caricature verbeuse ! Que l'on n'ait guère plus que la promotion du slam pour faire moderne et vendre le français situe déjà bien le niveau de réflexion et de créativité des maitres d'ouvrage de ce barnum, alors évitons les slogans ineptes ("Dis-moi dix mots semés au loin"), les expressions atterrantes sur "les contrées langagières inattendues", "véhiculées" par une langue "globalement en expansion", et les assertions triomphalistes sur un français conquérant. Ceux qui savent la richesse du français n'ont pas besoin que l'Etat le leur rappelle, surtout dans cette nov-langue, quant aux autres il serait plus opportun de commencer par l'orthographe.
Revenu de ce gloubi-boulga, aux airs de bouffée soixante-huitarde que se serait approprié un éducateur social contemporain sous additif, on retrouvera la nécessité de ce qu'on nommait alors "le dépérissement de l'Etat"...

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