lundi 18 mai 2015

Le Jourde & Naulleau, ou la rançon du succès

Je me suis récemment offert le dernier Jourde & Naulleau (Chifflet & Cie), dans une version "augmentée et aggravée de leur pastiche du Lagarde et Michard", lit-on sur la 4ème de couverture.
Cette entreprise de démolition d'écrivaillons contemporains sans talent doit certes être considérée comme un pamphlet, avec ce que cela suppose de férocité, d'approximation injuste et de mauvaise foi ; sans doute est-on pour une part dans la caricature, mais il n'existe de caricature qu'empreinte de vérité.
Egratigner la vacuité de certains succès contemporains (ou comptant pour rien, selon la formule) n'est pas une fin en soi, mais l'ouvrage de Jourde et Naulleau se révèle à la fois instructif (fâcheries en ville, haines ou copinages, négritudes...) et jouissif, ne serait-ce qu'à la lecture des critiques qu'en font les critiques officiellement officiels : rien que pour cela, le J et N est salutaire. On préfèrera l'humour féroce de Naulleau, ou l'académisme plus technique de Jourde, mais l'entreprise est de salubrité publique...
On pourrait plaindre les victimes. Pourtant, ce n'est pas sur des ambulances que tirent J et N : leurs cibles sont des auteurs (?) qui vivent fort bien de la médiocrité littéraire contemporaine. Si le succès (on n'ose écrire la gloire) appelle une rançon, celle-ci se nomme le Jourde & Naulleau !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire