lundi 8 août 2016

Coupe-papier, virginité et ivrognerie...

 Le papier est épais, couleur havane, ébréché. L'ouvrage, "Montmartre à 20 ans" de Francis Carco, est très agréable mais ce n'est pas un livre majeur ; il a été édité et imprimé en 1938. Pourtant sa découverte m'a ému.
Car malgré ses presque 80 printemps, le livre m'a offert sa virginité : c'est au cutter qu'il a fallu couper ses cahiers, pour ouvrir ses 270 pages. Il pouvait enfin prendre vie.
Certes la chose n'a rien d'exceptionnel, tous ceux qui s'intéressent aux livres d'une certaine époque le savent. Mais là où le consommateur contemporain (ou comptant pour rien) aurait pesté, voire aurait rapporté la malfaçon au bouquiniste, d'autres auront célébré un petit instant de grâce...
Merci à  Francis Carco qui, tout corse d'origine qu'il fût, a usé les mêmes bancs de collège que moi du côté de Villefranche de Rouergue... Et merci au livre, ne serait-ce que pour cette phrase d'anthologie, dédiée par mes soins aux hygiénistes de notre temps : "Depuis qu'il y a moins d'ivrognes, il y a moins de poètes..."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire