dimanche 16 juillet 2017

Deneuve, rétrogradation et progrès obligatoire

Lorsqu'une instance très officielle, le CSA en l'occurrence, emploie un terme bien précis pour justifier une sanction tout aussi officielle, c'est que ce terme qualifie une faute.
La sanction est donc venue punir la faute de Catherine Deneuve exprimant à la télévision son appréciation des démêlés de R. Polanski avec la justice américaine, pour le "viol" d'une mineure. On sait que s'affrontent régulièrement les anti-Polanski et les pro, avec de part et d'autre des arguments tout aussi névrotiques. Lors de l'émission évoquée, CD estime que "c'est une affaire qui a été traitée, qui a été jugée", que la mineure "amenée chez Polanski par sa mère faisait plus que son âge", que "le terme de viol avait été excessif", etc... "Ces propos ne sont-ils pas en 2017 inaudibles pour beaucoup de gens ?", objecte le présentateur. "Oui, tant pis pour moi, tant pis pour eux" répond joliment l'actrice.
Mais peu importe ici le fond de l'affaire, plutôt glauque me semble-t-il, et l'avis de chacun : le CSA a réprimandé l'actrice et la chaine pour ces arguments... "rétrogrades" !
J'avais il y a quelques mois relaté les écrits de l'inénarrable nouvelle-observatrice Sophie Delassein, jugeant Vincent Delherm "désuet, et anxiogène avec ses incessantes références au siècle dernier"... Voilà qu'à présent, avec le CSA, la réticence au progrès n'est plus une erreur, mais une faute.
Etre rétrograde doit donc être puni, tel un délit de blasphème. Le Progrès s'impose désormais par la Loi. Gageons que l'on doit pouvoir commencer à douter de sa validité, non ?

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