mardi 4 juillet 2017

Cravates et cour de récré...

Suite du billet précédent, non programmée mais dictée par l'actualité. Ainsi donc, lors de l'élection du Président de l'Assemblée nationale, notre troupe d'insoumis, rangée comme un seul homme derrière le Grand Timonier, a réussi la provocation nécessaire au buzz : sans cravate, tous les députés mélenchonistes ont refusé de se lever, et a fortiori d'applaudir, à l'issue de l'élection.
Laissons de côté la politique et l'idéologie, et tenons-nous en aux actes. Ceux qui ont atteint ou dépassé la soixantaine se souviennent comment, dans la veine de 68, en réaction à l'uniforme bourgeois costard-cravate on s'habillait en uniforme jean-col roulé. Nous en sommes là. Refuser de mettre une cravate tiendrait lieu de destin à la Jean Moulin : la rébellion adolescente de nos pieds nickelés se traduira-t-elle demain par des jeans troués ? des piercings ? des joints ? des burkinis ? Il y a certes longtemps que le ridicule ne tue plus. Même l'inénarrable Ruffin qui prétend "ne pas connaitre les codes, ne pas savoir ce qu'il faut faire...", alors que tout le groupe procède du même comportement.
On notera quand même qu'il y en a quand même un qui porte une cravate, et c'est... Mélenchon ! Sa cravate lui assure la verticalité qui sied au patron et au chef : quelque chose a dû échapper au metteur en scène... A moins que, comme toujours, le refoulé ne revienne au galop.
On aura compris que ceux qui s'auto-proclament porte-parole de la Cour des miracles tiennent surtout de la cour de récré. Un Œdipe mal résolu les empêche de comprendre que la politesse ou l'éducation n'est pas synonyme de soumission à l'Autre. Mais le plus grave (d'autant que Mélenchon a la réputation de posséder une certaine culture historique) réside sans doute dans cet irrespect de la solennité  que mérite un lieu et une institution où s'est faite l'histoire de la France, ou par exemple 80 députés refusèrent les pleins pouvoirs à Pétain...
C'est peut-être ce que comprendra un jour la bande de dépenaillés pré-pubères, malgré les 40, 50, 60 ans de leur état-civil, venus l'autre jour faire de l'agit-prop facile, en attendant d'autres occasions. Il y a vraiment des fessées qui se perdent.

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