samedi 28 octobre 2017

De l'impuissance du ridicule contemporain

Jadis, le ridicule tuait à coup sûr. Aujourd'hui, il ne tue plus du tout ; voire il encense, pour peu qu'un buzz lucratif puisse se greffer dessus. Mais ce constat n'a rien d'un scoop, j'en conviens.
Pourtant, même blasé, il arrive qu'on s'amuse, au détour d'un articulet de presse. Ainsi cette semaine dans TéléObs on nous brosse le portrait d'une chroniqueuse de France Info. Portrait flatteur, comme il se doit entre confrères du même bord. Le pitch des chroniques a pourtant tout du poncif : "Ce que j'aime, c'est raconter la grande histoire à travers la petite, dérouler des anecdotes qui montrent la vie politique, la vie dans une fac, la vie chez une mère de famille...". Les portes ouvertes sont enfoncées avec générosité : "Si je me mets parfois en avant, ce n'est pas par vanité mais pour servir mon propos".
Mais là où on sursaute et où on prend la mesure de l'instant, c'est en découvrant que la chroniqueuse est une courageuse révolutionnaire, à la pensée profonde et au couteau entre les dents : "Depuis l'enfance je suis quelqu'un d'indigné. C'est même dans mon ADN. Si je devais définir ma chronique en un seul mot, ce serait l'insolence". Bigre. Mais le plus fort vient lorsque le portraitiste enchaine : "Et elle le prouve. Allez, je vais m'en griller une, lance-t-elle par exemple à la fin de son émission sur les buralistes au sujet de l'augmentation du prix des cigarettes." 
On se demande, abasourdi d'un tel engagement, ce que fait la police face à ce type de comportement prompt à vous détruire une civilisation.

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