mardi 24 avril 2018

Hemingway sur le tard...

Ernest Hemingway est un monstre : que l'on aime ou que l'on n'aime pas ce qu'il écrit, sa présence s'impose toujours avec puissance. Et c'est encore plus vrai dans le dernier titre publié, en 1986, post-mortem donc.
Le Jardin d'Eden est un ouvrage inachevé, qui n'ajouta rien à la gloire de l'auteur ; faute d'avoir pu être retravaillé par celui-ci avant parution, il présente toutes les imperfections de ce type de situation, répétitions, passages ratés, faiblesses en tous genres. La trame en elle-même est déjà un peu capillotractée : un auteur et sa jeune épouse, en lune de miel dans les années 30 sur la côte méditerranéenne, voient leur histoire tourner au ménage à trois, sur fond d'amours fusionnelles et saphiques. L'argent et l'alcool coulent en cascades, et Hémingway se met narcissiquement en scène dans son personnage. Pas une page sans apéritif ou mention gastronomique, si tant est que ce terme soit approprié aux moeurs alimentaires américaines.
Seulement voilà, c'est Hemingway, et même lorsqu'il se bat laborieusement avec une trame un peu foutraque, il sait parler du Tavel ou de la cuisine méditerranéenne comme personne ! Et on retrouve, admirables, la carrure, la force et la sensualité du monstre...

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