vendredi 18 mai 2018

Nobel, peste et choléra

On pardonnera à ce blog son humeur buissonnière des dernières semaines, manque d'assiduité largement imputable aux complexités de l'Administration française. Mais passons : il est encore temps de revenir sur la non-attribution du Prix Nobel de Littérature 2018, ou plutôt son renvoi à 2019, pour cause, selon la mode, de scandale sur fond de harcèlement sexuel dans l'environnement de l'Académie Nobel. Dans la surenchère de flagellation intro-punitive qui anime notre vieux monde, et encore plus le Nouveau, les protestants suédois ont marqué un point.
Plus léger et plus proche de nous, l'affrontement Schiappa-Véron, quelque chose comme un combat entre une peste et un choléra. Rappelons les faits d'armes de cette guerre picrocholine : notre fringante secrétaire d'Etat s'est jugée de nature a donner une leçon de grammaire, en stigmatisant "la fête à Macron" de La France Insoumise. "La fête de Macron eût été plus correct. Penser que les classes populaires ont besoin d'une langue française dégradée pour s'y reconnaitre, c'est les mépriser".
L'argument me parait se tenir. Mais tel n'est pas l'avis d'une linguiste (?), agrégée de lettres modernes, obscure mais insoumise auto-proclamée. Celle-ci rétorque, avec une certaine suffisance, que "la fête à Macron n'a pas le même sens", ce qui ne doit pas échapper à grand monde, et que "la langue populaire est un trésor et non une dégradation". Ah.
La première partie de son twitt répond à côté, mais après tout c'est le b.a.ba de la com de mauvaise foi ; quant à la deuxième partie, elle pose, selon une réthorique bien connue, que l'usage a forcément raison et vaut davantage que la règle, démocratie oblige. Un peu comme les psychiatres russes de la grande époque démontrant que si vous n'étiez pas heureux dans un système qui était forcément (par définition) épanouissant, c'était vous qu'il convenait de soigner...
Mais peut-être extrapole-je. 

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