mercredi 6 juin 2018

Y a pas de quoi rire...

Le même jour, le grand quotidien de la région Occitanie, La Dépêche du Midi, a relaté deux affaires qui (pré)occupent nos tribunaux, dont on connait le surmenage, les sous-effectifs et toussa. 
La première affaire est jugée à Agen : on a vu un quidam, possesseur d'un cheval, grimper derrière celui-ci sur un seau, et s'agiter bizarrement pendant une demi-heure, aux dires des témoins qui l'ont dénoncé. Lui peine à convaincre en disant qu'il répétait un numéro de voltige, toujours est-il qu'il est inculpé de "sévices sexuels sur un animal"... Le cheval a-t-il porté plainte ? non, mais il est des institutions et des "militants" (du latin militare) qui savent ce qui est bien et ce qui est juste...
Non loin de là, à Cahors, l'affaire est encore plus grave : un immonde adulte de 45 ans a abusé, toujours sexuellement, d'une jeunesse de 14 ans. "Qu'on me le chasse, qu'on me le fouille, et qu'on me luy coupe les couilles." eût clamé Blot de Chauvigny au siècle XVII. C'était peut-être une solution, malheureusement la chose n'était pas possible : l'adulte est une solide rombière, et l'outragé un garçon. Le garçon a-t-il porté plainte ? que nenni, il montra même une certaine assiduité à revenir chez l'outrageuse jusqu'à ce que sa famille (sa mère ?!) s'en aperçoive... Hashtag balance ta truie ?
Alors voilà : le temps n'est pas loin où quand deux hominidés (pour prendre le cas le plus courant) sexués homme et femme auront la bagatelle en tête ils seront bien inspirés d'amener avec eux leurs avocats, qui au pied du lit surveilleront, noteront, vérifierons, mesurerons, prélèverons... La sexualité est une chose trop grave pour qu'on la laisse aux sentiments ou aux turpitudes.
On aura compris que l'intimité ne survivra pas au droit, un des nouveaux noms de la morale. Surtout quand s'en mêlent, en vrac, diverses minorités auto-proclamées opprimées. Et, entends-je déjà, pourquoi deux individus ? pourquoi pas trois, ou quatre, ou plus ? Et pourquoi un homme et une femme ? Pourquoi pas deux, ou trois, ou quatre hommes ? Pourquoi pas deux, ou trois, ou quatre femmes ? Pourquoi pas avec Biquette la chevrette ? Helmuth le berger allemand ? Porcinet tout rose ? L'âne Martin ? Ou avec notre cheval agenais ? Et puis, pourquoi le mariage pour tous ne serait-il pas vraiment pour tous ? Hein, pourquoi ?
J'arrête avant d'ajouter mon nom à la rubrique des palais. Mais mettre en parallèle sémantique Droits de l'Animal et Droits de l'Homme expose à des choses bien moins rigolotes. Quant à la sexualité, est-il encore possible de la considérer comme affaire de gens responsables que rien, ni aucun texte, n'oblige à se justifier ? L'intimité déjà évoquée est une chose dépassée, quand l'exhibitionnisme est la meilleure source de buzz ; mais c'est désormais l'Altérité qui est rejetée : pourquoi l'autre aurait-il le droit d'être différent de moi, clame le contemporain...

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