jeudi 18 octobre 2018

De l'Arlésienne à l'entre-soi...

En mai 2017, sur ce blog, je vous faisais part du bon augure que me semblait être la nomination de Françoise Nyssen au Ministère de la Culture, en même temps que de mon scepticisme.
Il aura fallu moins d'un an pour que l'ancienne éditrice témoigne de son inadéquation au poste, avant qu'une opportune information ne parvienne au Canard Enchainé, sur des libertés prises avec l'administration de l'urbanisme par Actes-sud. Il était acquis depuis longtemps qu'elle ne survivrait pas à un remaniement ministériel : c'est fait.
Que restera-t-il de son passage rue de Valois ? Un plan bibliothèque dont on verra (ou pas) les effets, une promotion de l'enseignement artistique dont a hérité l'Education nationale, ce qui laisse dubitatif pour la suite, un bonus financier pour les films politiquement corrects sur l'égalité hommes-femmes, avec dans le même genre une recommandation à l'audiovisuel public qu'on n'avait plus vu depuis l'Ortf, et enfin l'amorce de la mise en oeuvre d'un pass-culture pour les jeunes dont on attendra la matérialisation avent de le juger, mais qui risque fort de profiter en premier lieu à quelques grandes enseignes... On n'oubliera pas non plus les couleuvres qu'elle a du avaler (S. Bern) ou les prébendes douteuses (A. Saal) qu'elle a octroyé.
On sait que faire "fonctionner" l'administration du Ministère de la Culture n'est pas une sinécure, et que Françoise Nyssen s'y est cassé les dents. Son successeur fera-t-il mieux ?
Parlons-en, de son successeur ; en ces temps où beaucoup d'impétrants sont avant tout tournés vers les élections à venir pour sauver leurs mandats, les vocations crédibles manquaient (on a même parlé de M. Schiappa, c'est pour dire...). Est donc finalement récompensé Franck Riester, président de Agir, un appendice LR rallié à Macron, ce qui peut politiquement expliquer sa nomination. Pour le reste, Riester a été rapporteur du projet Hadopi : c'est la seule référence, vieille de 10 ans, qui le rattache à ce grand continent, pourtant large, que l'on nomme la Culture. Ce qui n'empêche évidemment pas quelques opportunistes de se répandre sur les plateaux pour clamer sans rire sa compétence et sa légitimité. Comme d'habitude a-t-on envie de dire.
Alors pourquoi Franck Riester ? Même si l'Histoire suit son cours, elle bégaie souvent. On a longtemps considéré que ce ministère était une chasse gardée pour ministres homosexuels, condition sine qua non pour qu'il "fonctionne" (nous y revoilà) sans trop de heurts ni de peaux de banane. Ca tombe bien, Franck Riester n'a jamais caché ses inclinations.

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