jeudi 15 novembre 2018

Griveaux et Wikipedia

On n'en sort pas : il y a moins d'une semaine, j'évoquais Yvan Rioufol, ses envolées patriotiques et ses fustigations des pacifistes de l'entre deux-guerres. Et voilà qu'aujourd'hui même c'est Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement aux prises avec divers mouvements sociaux plus ou moins spontanés, qui entend faire se rencontrer  pays réel et  pays légal.
On aurait pu croire que cet apparatchik pressé se souvenait tout à coup de la Saône et Loire dont il est originaire et dont il fût l'élu ; on savait qu'il n'aimait pas "les types qui fument des clopes et qui roulent au diesel", ou qui roulent des clopes et fument du diesel, on ne sait plus, mais on pouvait imaginer qu'il avait enfin ouvert les yeux sur cette France de la fin 2018. Reconnaissons, sans être nullement maurrassien, que cette distinction entre pays légal et pays réel devient de plus en plus lancinante et, hélas, facile à évoquer pour certains... Et donc qu'emprunter ainsi ce concept de Maurras, même à des fins politiciennes, pouvait nourrir le débat.
Patatras ! Benjamin Griveaux argumente son propos en attribuant ce concept à... Marc Bloch ! Bloch, juif, résistant et fusillé par la Gestapo semblait difficile à confondre avec l'antisémite et collaborateur Maurras. Sauf peut-être pour un de ces "conseillers", communicants avant tout et à l'affût d'émotions, qui peuplent les cabinets ministériels. Lequel d'entre eux s'est pris les pieds dans le tapis et s'est emmêlé les wikipédia ? On se souvient encore de Sarkozy, ses Roujon-Macquart et son Roland Barthez...
La Macronie triomphante a fait émerger une classe politique jeune, souvent issue de la société civile et donc susceptible d'apporter des compétences opérationnelles à l'outil politique : a-t-elle pour autant réconcilié ce supposé pays légal et ce prétendu pays réel ? Au vu de l'actualité, rien n'est moins sûr.
Sous Hollande, un homme politique avait, hors micro et sous couvert d'anonymat, affirmé que le niveau culturel des ministres de ce temps était celui des attachés parlementaires du début de l'ère Mitterrand. Quelque chose me dit que cela ne s'arrange pas...

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