vendredi 3 avril 2020

Opportunités virales

J'écrivais il y a peu que, pendant la crise sanitaire, les affaires et la com' continuaient. La première règle de la communication, on le sait, consiste, pour faire sa promotion, à surfer sur l'actualité du moment. C'est-à-dire pour l'heure sur le coronavirus.
Voici donc que, après un nombre appréciable de politiques, exposés par les poignées de main et les bises, c'est au tour des chanteurs, des acteurs, des saltimbanques divers de nous annoncer qu'ils sont enfin remis du virus. Fort bien. Dommage que bizarrement ces valeureux miraculés se recrutent plus dans les cohortes des demi-gloires en perte de notoriété que dans les hauts des affiches...
Autre affaire, même moeurs. Profitant de l'affaire Matzneff et dans la droite ligne de la doxa germanopratine de ces semaines, Jérôme Garcin annonçait voilà quelques jours qu'il démissionnait du Jury Renaudot, ne se pardonnant pas d'avoir donné le prix à la brebis galeuse, il y a quelques années. Battant sa coulpe en espérant qu'une femme lui succéderait. A ma connaissance, cette annonce a davantage fait rire qu'interpellé. Elle a pourtant suscité des vocations, et voilà que Jean Marie Gustave Le Clézio annonce (tous ensemble) qu'il lui emboite le pas, affirmant sans rire : "Je vais le suivre. Depuis des années je suggère que le jury soit féminisé. Mais chacune de mes listes a été retoquée".
Il est vrai qu'on ne parlait plus trop de lui, arbitre des élégances morales et des indignations consensuelles, et accessoirement un des plus insignifiants Prix Nobel de tous les temps. Il eût été regrettable que la morale aille plus vite que lui.

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