mardi 4 août 2020

Andreï Kourkov, fraîcheur par temps de canicule

Lire en août et par temps de canicule n'oblige pas à se rabattre sur la littérature (enfin, façon de parler) de plage. J'ai ainsi profité d'un confinement météorologique pour trouver un peu de fraicheur livresque venue de l'Est, en relisant trois ouvrages d'Andréï Kourkov : Le pingouin (1996), Les pingouins n'ont jamais froid (2002), L'ami du défunt (2001), tous parus chez Liana Lévi.
Kourkov, né à Léningrad puis résident à Kiev, est avant tout l'écrivain de la dislocation soviétique. Dans ses pages, on plonge dans l'Ukraine des années 90 qui, à l'image du reste de l'empire rouge, se débat entre misère et pauvreté, alcool et mafia, corruption et violence, et vicissitudes en tous genres. Pourtant, loin de tout pathos hyperréaliste, Kourkov raconte la déliquescence avec une ironie loufoque, entre humour et tragédie. Dans son univers aux personnages foutraques, on s'amuse autant qu'on frissonne, mais la tendresse n'est pas marchandée, même aux salauds.
Le style est contemporain, sans affectation mais sans vulgarité ni facilité. La sobriété et l'épure témoignent d'un travail littéraire, et le résultat est plaisant à lire, en même temps que, comme toute bonne littérature, il conte un peu de l'histoire des hommes...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire