dimanche 16 août 2020

Reine du shopping, culture pour tous...

Il n'aura pas fallu attendre bien longtemps pour que la sémillante nouvelle ministre de la Culture soit rattrappée par son personnage. On pourra donc voir dans quelques jours Roselyne Bachelot en lice pour le tire de Reine du shopping, sur une chaine que l'on qualifiera de populaire. Oui, on en est là.
Il convient de préciser que l'émission a été réalisée avant la nomination rue de Valois ; Madame Bachelot précise que ladite émission est là pour soutenir les malades d'Alzheimer, et qu'elle est fière de son "engagement". Je ne sais s'il faut entendre engagement au sens contrat de travail, ou dans son acception contemporaine d'agitation, citoyenne et rebelle, pour brandir un étendard de postures avec lesquelles tout le monde est d'accord. Quoi qu'il en soit, le mélange des genres est calamiteux.
Une fois quittée la politique, rien n'empêchait RB de se répandre sur les plateaux télé : c'était son choix. Mais la décence aurait alors voulu qu'elle ne revint pas aux affaires, quel que soit l'attrait du ministère, sous peine d'encourir le ridicule ou la décrédibilisation.
Voilà bientôt trente ans - une éternité - que l'austère Lionel Jospin crût bon d'entonner Les feuilles mortes dans une émission de variétés. A présent on en est à Bachelot reine du shopping : c'est à ces petits riens que se mesurent la modernité et la crédibilité de nos dirigeants. L'art de gouverner est de plus en plus complexe, si ce n'est vain : inutile de courir après le ridicule.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire