vendredi 22 avril 2022

Edition, ballotage défavorable

Ses dernières éditions calamiteuses auront eu raison du Salon du Livre, porte de Versailles. C'est désormais le Syndicat national de l'Edition qui organise, intra muros au Grand-Palais, le Salon du Livre de Paris. Première conséquence : exunt, pour cause de coût des stands, les "petites" maisons d'édition indépendantes et les délégations régionales. On restera dans l'entre-soi germanopratin pour évoquer la fusion Editis-Hachette, l'affaissement des marges, le problème Amazon ou les progrès de l'auto-édition.

Au delà de la tambouille des professionnels de la profession, on communique donc beaucoup ces jours-ci sur l'univers du livre. Les ventes, par exemple : on nous a rebattu les oreilles avec les soi-disant fastes des années covid, quand les lecteurs chevronnés lisaient un peu plus (des têtes de gondole) et que le pass-culture stimulait les achats chez les jeunes (des mangas à 75 %). J'ai déjà écrit sur ce blog ce qu'on pouvait penser de la situation réelle, moins euphorique. Bilan à ce jour : les ventes ont chuté de 15 %... Bien sûr, on nous dit que la guerre en Ukraine ou les aléas de notre élection présidentielle ont détourné les lecteurs vertueux. On me permettra de douter que l'actualité ukrainienne ou que les (relatives) incertitudes électorales françaises aient beaucoup perturbé le lecteur de mangas... Et en même temps, comme on disait voilà cinq ans, le coût du papier s'envole de 20 %, et celui de la fabrication de 30 à 50 %...

Alors, bien entendu, des mesures d'adaptation sont évoquées, mezza voce : la hausse du prix des livres, inévitablement. L'édition purement numérique, sans impression physique, en attendant un jour prochain l'impression à la demande par le libraire. Avec, dans tous les cas, une promotion réduite à peau de chagrin, excepté pour les best-sellers.

Les gros éditeurs parisiens ont donc repris les affaires en mains, obnubilés par leur marge de rentabilité. Pas sûr que l'édition, la littérature ou la lecture y gagnent en qualité, ni que la crise, lente mais historique, s'en tienne là...

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