jeudi 15 décembre 2022

Prix Nobel, prolongations... suite

Le duel Ernaux-Houellebecq se poursuit, par le biais de thuriféraires plus ou moins autorisés et plus ou moins opportuns, mais c'est ainsi. Et, par le plus grand des hasards, il m'est revenu en mémoire un échange dans une librairie où je dédicaçais je ne sais plus lequel de mes ouvrages. Avec un lecteur dédicataire, nous avions devisé des mérites comparés de Marcel Aymé et de Céline, entre autres considérations sur la littérature du milieu du XXème siècle. Ce fut une très belle rencontre, peut-être la plus intéressante de toutes celles que mes dédicaces ont permis. Mais pour en revenir à ces deux auteurs, nous étions tombés d'accord pour dire que ce qui donnait plus de charme à M. Aymé qu'à Céline c'était finalement l'humour : Aymé avait de l'humour là où Céline avait de la bile.

Considérons aujourd'hui Ernaux et Houellebecq : si les livres du second, aussi noirs puissent-ils être parfois, témoignent toujours de cet humour qui les rend plus aimables, je défis par contre quiconque de trouver la moindre once d'humour dans les écrits et les propos d'Annie Ernaux. Il y a peu à parier que cela lui vienne désormais : si le Nobel a tranché en sa faveur, la postérité pourrait bien choisir Houellebecq.

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