vendredi 13 janvier 2023

Sus à l'accent aigu !

Tous les jours, en France, il nait des bébés. Il leur échoit un prénom, que les parents choisissent selon leurs critères ou leurs moyens culturels. Ainsi, à en croire l'INSEE, a t-on vu fleurir en 2022 sur les registres de l'Etat-civil, les attendus Cristiano-Ronaldo, Mbappé ou Messi mais aussi, ne serait-ce qu'à Montpellier, des Ouais, des Laurent-Fabius, des Taime-Lamour, des Stalone, des Alkapone, des Derrick... qui se sont rajoutés à une flopée de prénoms venus d'on ne sait où et qui évoquent, selon, des onomatopées, des marques, des BD ou des borborygmes, le tout d'une modernité indépassable. Rien à redire à cela, estime l'Etat-civil. Certes sa mission première n'est pas d'arbitrer les incongruités dont on l'abreuve, mais on nous dit pourtant qu'il doit veiller à ce que le prénom ne soit ni grossier, ni ridicule ni contraire à l'intérêt de l'enfant. Ce ne doit donc pas être le cas.

Cela étant, tout n'est pas permis et il ne faudrait pas abuser de sa clémence : est né à Mende, en décembre, un enfant de sexe mâle que ses parents entendent baptiser Artus (Arthur en occitan), qui s'écrit A majuscule, r,t, u accent aigu, et s. L'Etat français veut bien l'accepter, mais sans l'accent aigu sur le u, car cette lettre n'existe pas en langue française. CQFD.

L'accent aigu menacerait donc l'unité de notre République, une et indivisible comme chacun sait. Moi qui croyait que c'était plutôt le jacobinisme et l'ethnocentrisme du législateur et du fonctionnaire...

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