lundi 13 février 2023

Vaincre ou mourir, mais aussi raisonner...

Il est un film récent qui fait parler, et qui donc rencontre peu à peu un public, comme on dit : Vaincre ou mourir, un film de Paul Mignot et Vincent Mottez. C'est une production du Puy du Fou et de Canal+, qui relate l'insurrection vendéenne de 1793 à 1796 à travers le personnage de Charette.

D'un point de vue cinématographique, le film (que je n'ai pas vu) est considéré comme assez moyen, dirons-nous : c'est un film militant, comme on en connût d'autres. Mais ce qui motive l'objet de ce billet, c'est plutôt la nature des critiques qui accompagnent son parcours en salles.

Sans surprise, la droite trouve au film des qualités dont il semble dépourvu, et encense son succès et celui d'un récit largement romancé : c'est bien un film militant. Sans surprise non plus les medias de gauche le flinguent, car c'est bien un film militant. De droite. C'est de bonne guerre, dira-t-on, tout comme de le présenter simplement comme le produit de Villiers et Bolloré, argument définitif. Plus caricatural est de dénoncer une "réécriture de l'histoire", avec de bons "blancs" contre de méchants "bleus".

Sans doute le film n'est-il pas des plus nuancés, de même qu'il convient de recontextualiser les guerres de Vendée, malgré les 200 ou 300 000 morts du "génocide" (le terme fait débat mais le bilan est là). Il n'en demeure pas moins qu'une certaine gauche peine à reconnaitre les faits historiques quand ceux-ci la dérangent, et le phénomène n'est pas nouveau. Pourtant de grands historiens "de gauche" comme François Furet ou Mona Ozouf ont largement démontré les avatars de la construction de l'Etat français, en Vendée notamment.

On pourrait espérer d'une démocratie adulte qu'elle sache regarder son histoire en face. Mais notre époque ne le veut pas, quand la politique tend davantage à exacerber les caricatures qu'à susciter le débat constructif, et que le manichéisme vérole de plus en plus les esprits.

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